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Kaboul tombe, la France doit se réveiller
OPINION. Le président de République souveraine tire trois leçons des évènements en cours en Afghanistan, pays qu'il connaît bien pour y avoir, en 2006 et 2007, été déployé en OPEX en tant qu'officier de l'armée française. Pour son engagement sur le terrain et son analyse comparée des actions PsyOps/CIMIC (Action psychologique /Coopération entre civils et militaires) des Soviétiques et de l'Otan, il a reçu une "Lettre de félicitation de la République", signée du général Pierre de Villiers.
L'effondrement de l'État afghan, lâché par sa fantomatique armée et son gouvernement comprador, est avant tout un sujet de tristesse et d’inquiétude. Des millions de femmes afghanes, de jeunes filles, de Hazaras et plus largement d'Afghans ne partageant pas les options rétrogrades des taliban se retrouvent désormais sans défense. C’est aussi un motif d’amertume pour nos soldats qui ont été engagés en Afghanistan, dont certains y ont été blessés ou ont perdu des camarades – quatre-vingt-neuf familles pleurent toujours leurs fils. Nombre d'entre eux se demandent aujourd’hui quel a été le sens de leur présence dans ce pays désormais rendu, quasiment sans résistance, à l’ennemi qu’ils étaient censés combattre.
Le retour des taliban en Afghanistan signe la fin d'un cycle. Celui ouvert par les théoriciens du droit voire du devoir d'ingérence et par les néoconservateurs anglo-saxons qui voulurent transformer le Proche-Orient et l’Asie centrale à coups d'exportation de la démocratie occidentale. De l'Irak au Pakistan, de Palestine à l'Algérie, de Bosnie à la Libye, le seul résultat de cette politique fut de renforcer l'intégrisme islamique sous toutes ses formes. En ce 15 août (quelle date!), Kaboul tombe. Vingt ans après le 11 septembre, Ben Laden est mort depuis dix ans, mais son ambition triomphe.
Le sentiment de l’absurde et du tragique ne doit pas obérer l'analyse de nos erreurs et de nos naïvetés. Trois enseignements sont à tirer de ce drame.
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