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L’Allemagne envisage d’éjecter la France du programme SCAF

ARTICLE. Derrière un discours faussement accommodant, Berlin réfléchirait à écarter la France du système de combat aérien du futur. Bien qu’incapable de le faire elle-même, l’Allemagne refuse que le Français Dassault pilote le programme.

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Crédits illustration : ©Kay Nietfeld/DPA/SIPA


Le torchon continue de brûler entre Paris et Berlin, à propos du futur chasseur européen. Le programme SCAF (Système de combat aérien du futur), qui comporte notamment  un chasseur de nouvelle génération [le NGF] destiné à remplacer le Rafale et l'Eurofighter Typhoon d'ici 2040, mais aussi des drones et un cloud de combat, est au point mort. L’industriel français Dassault et le groupe européen Airbus continuent de se disputer le partage des tâches, le leadership ou la vision stratégique. Si bien que ce jeudi, deux des trois parties au programme ont fait une déclaration aux allures d’ultimatum lancé à la France. « Nous partageons le même avis: la situation actuelle n'est pas satisfaisante. Nous n'avançons pas dans ce projet », a déclaré le chancelier allemand Friedrich Merz lors d’une conférence de presse tenue à Madrid. « Nous sommes tous deux en discussion avec le gouvernement français et nous voulons tous deux trouver une solution le plus rapidement possible », a-t-il ajouté, précisant vouloir « essayer d'arriver à une solution d'ici fin 2025 ».

Options suédoise et britannique


Mais en coulisse, le plan allemand est bien moins diplomate. Derrière ce discours plein de bonne volonté apparente, Berlin chercherait en parallèle à se débarrasser de la France. D’après Politico, le ministère allemand de la Défense a évoqué avec Airbus, qui est responsable de la partie allemande du programme, la possibilité d’écarter Dassault du projet. D’après un responsable du Bundestag, les responsables de l'armée de l'air allemande ont également informé les députés en début de semaine. Furieux à l’idée que l’industriel français prenne une place trop importante à leurs yeux, les Allemands refusent d’envisager une nouvelle répartition des charges qui profiterait à la France.

À la place, Berlin serait prêt à envisager un rapprochement avec la Suède et le Royaume-Uni. Stockholm, qui a quitté le programme...

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