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L’Égypte détourne une aide militaire française sous le nez du Quai d’Orsay

ARTICLE. Disclose révélait le 21 novembre que la mission de renseignement française « Sirli », commencée en 2016 et associant la France à l’Égypte au nom de la lutte antiterroriste, aurait été détournée par l’État égyptien, pour cibler à la place des contrebandiers civils. Emmanuel Macron et François Hollande en auraient été alertés à plusieurs reprises… sans pour autant réagir.

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L’Égypte a-t-elle détourné une aide militaire française, au vu et au su de Paris et des responsables politiques français, qui auraient choisi de laisser faire ? C’est ce qu’avance le média en ligne d’investigation Disclose, qui accuse l’État français d’être « impliqué dans la mort de centaines de civils » en Égypte, dans sa dernière enquête en cinq parties intitulée « Les mémos de la terreur » (ou « Egypt papers »). Cette enquête, réalisée en partenariat avec Arte, Télérama et Complément d’enquête (France 2), prétend révéler « les dérives d’une opération militaire secrète de la France » ainsi que « la responsabilité de l’État (français) dans des bombardements contre des civils ». Les deux premières parties de l’enquête ont été mises en ligne les 21 et 22 novembre, et Disclosea annoncé que les trois parties suivantes seront publiées « durant toute la semaine ».

L’enquête se base sur « plusieurs centaines » de documents classés « confidentiel-défense » et transmis par une source non-divulguée par Disclose. Ces documents, qui sont pour la plupart des notes de la DRM (Direction du renseignement militaire), du ministère des Armées, de l’État-major des armées ainsi que de l’Élysée, font état d’une information particulièrement troublante : les présidents Emmanuel Macron et François Hollande étaient au courant de la situation mais n’ont pas réagi, avec ce que cela peut impliquer en termes de responsabilité de la France.

Quelles sont ces « exactions » dont on parle ?

Après l’arrivée du maréchal Al-Sissi à la tête de l’Égypte, François Hollande avait conclu un partenariat avec Le Caire au nom de la lutte antiterroriste, association qui s’est poursuivie durant le mandat d’Emmanuel Macron. Cette mission secrète, appelée « opération Sirli », prévoyait un appui français via la DRM pour aider l’armée de l’air égyptienne à surveiller...

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