La « voix de l’État islamique » en France exige d'être « rapatriée »
ARTICLE. C’est par sa voix que l’État islamique a revendiqué plusieurs attentats en France. Le djihadiste, Adrien Guihal, aujourd’hui prisonnier des kurdes en Syrie, est en procès contre la France et exige son rapatriement. Un procès qui pourrait faire jurisprudence.
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Il est celui qui a revendiqué les attentats de Magnanville (Yvelines) et celui de Nice en 2016, au nom de l’État islamique. Adrien Guihal, qui a pris le nom d’Abou Oussama al-faransi, est aujourd’hui détenu dans un camp de djihadistes en Syrie… et exige de l’État français d’être rapatrié. Le scénario est surréaliste mais pourtant véridique. Le juge français, celui de la cour administrative d’appel de Paris, en l’occurence, a été saisie par l’avocat du djihadiste ce 12 février pour statuer… et éventuellement contraindre la France à le ramener sur le territoire.
Visé par un mandat d’arrêt international depuis 2015, Adrien Guihal est « sans doute aujourd’hui l’un des plus hauts dignitaires vivants de l’État islamique », d’après son avocat Me Étienne Mangeot, mandaté par la mère du djihadiste. Ce converti à l’islam en 2002 a grimpé un à un les échelons de l’organisation terroriste. Arrêté en 2008 pour avoir préparé un projet attentat contre le bâtiment des renseignements généraux à Paris, il est sorti de détention en 2012 avant de reprendre contact avec des cellules terroristes et de prendre part à la propagande djihadiste. Il a fui en Syrie en 2015, où il a participé aux combats, avant de se faire capturer par les troupes kurdes des Forces démocratiques syriennes (FDS). Aujourd’hui âgé de 40 ans, il est toujours détenu dans la prison kurde de Derik, située dans le nord du Syrie.
Risque de jurisprudence
Le Quai d’Orsay a déjà refusé une première demande de la mère d’Adrien Guihal formulée en décembre 2022. Même refus du tribunal administratif, qui s’était déclaré incompétent. Selon l’avocat du djihadiste et de deux autres prisonniers du camp kurde, ils seraient 66 djihadistes Français à être détenus dans des conditions qui les placeraient « dans un vrai danger de mort ». Raison pour laquelle il demande...