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Le retour des taliban au pouvoir en Afghanistan signe-t-il la fin du « droit d'ingérence » ?

DÉBAT. Vingt ans après leur chute, les taliban contrôlent de nouveau l’intégralité de l’Afghanistan. Si le retour des combattants islamistes à Kaboul acte la défaite des États-Unis et de leurs alliés/vassaux, tout est-il à jeter dans le bilan de l’ingérence étrangère en Afghanistan ? Comment la France doit-elle se positionner ? C’est le débat de ce dimanche.

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« La guerre est terminée », annonçait le porte-parole des insurgés islamistes, dimanche 15 août, après la fuite du président Ashraf Ghani. Kaboul tombait aux mains des taliban, après avoir été chassés du pouvoir en 2001 par une coalition internationale menée par les États-Unis dans la foulée des attentats du 11 septembre 2001. Redevenus maîtres de l'Afghanistan près de vingt ans après au terme d’une offensive fulgurante, l’heure est au bilan. « Échec de la communauté internationale » pour le ministre britannique de la Défense, « le pire désastre de l'Otan » d’après le patron du parti CDU allemand.

Si Emmanuel Macron a exprimé son inquiétude lors de son allocution télévisée au lendemain de la victoire des taliban, s’illustrant dans un discours d’équilibriste en disant vouloir protéger les plus menacés tout en voulant se prémunir de « flux migratoires importants », Biden évoque quant à lui une « mission accomplie » pour les États-Unis, assumant sa décision de « partir ».  « Nous avons fait tout ce qu'il fallait pour donner à l'Afghanistan les moyens de se défendre contre les taliban » a-t-il déclaré à la télévision ce lundi 16 août, « mais nous ne pouvions pas donner à l'armée afghane la volonté de se battre ».

L’Occident a-t-il abandonné l'Afghanistan ? La question se pose. « Avec le retrait américain, nous les femmes afghanes risquons de tout perdre » s'inquiétait la célèbre Habiba Sarabi, ancienne ministre afghane, dans les colonnes du journal italien La Repubblicale 21 avril dernier. « Une fois les Américains partis, le gouvernement ne tiendra même pas cinq jours » annonçait de son côté le mollah Misbah, commandant des insurgés dans la province de Ghazni. Il en aura fallu un peu plus pour que son propos tourne en prophétie, à mesure que les évolutions de la situation...

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