Le parti de Sarah Wagenknecht entendait incarner une alternative à la montée de l’AfD et à la gauche radicale ; mais les résultats des élections fédérales allemandes ont marqué un coup d’arrêt aux ambitions de la jeune formation politique. Face à la montée inexorable de l’extrême droite et au regain de Die Linke, le BSW peut-il retrouver un second souffle ?

Les résultats tombent, et avec eux le choc : en ce soir du 23 février 2025, l’AfD vient d’obtenir 20 % des voix et plus de 150 sièges au Bundestag. Le parti d’Alice Weidel réalise une percée historique et devient la deuxième formation politique du pays, derrière l’union chrétienne-démocrate de Friedrich Merz, grand vainqueur de ces élections. Celui-ci avait déjà brisé un tabou le mois dernier en votant avec l’AfD en faveur d’une proposition de loi contre l’immigration illégale, présentée par la CDU. Il est peu probable que le nouveau chancelier franchisse le Rubicon en formant un gouvernement de coalition avec les nationalistes ; mais quoi qu’il advienne, il devra composer avec une AfD devenue incontournable sur la scène politique allemande.

Ce succès de l’extrême droite est un échec amer pour le BSW (« Alliance Sarah Wagenknecht »), dont l’objectif était précisément de reconquérir les électeurs désabusés qui avaient basculé vers l’AfD. Fondé en janvier 2024 autour de la personnalité charismatique de l’ancienne vice-présidente de Die Linke, la formation de la gauche radicale allemande, le parti semblait initialement engagé dans une dynamique prometteuse. Six mois à peine après sa fondation, celui-ci recueille 6,20 % des voix lors des élections européennes de juin 2024 ; un score modeste, mais encourageant pour une première bataille électorale. Une dynamique qui se confirmera en septembre lorsque le BSW fera son entrée dans les assemblées des Länder à la faveur des élections régionales partielles en Saxe, en Thuringe...