États-Unislanceur d'alerte

Les chancelleries européennes bien silencieuses sur le cas Julian Assange

ARTICLE. L’examen de la recevabilité de l’appel de Julian Assange contre son extradition aux États-Unis a lieu aujourd’hui et se poursuivra demain. Le lanceur d’alerte encourt jusqu’à 175 ans de prison outre-Atlantique, mais cela n’émeut guère les chancelleries européennes. En 2015, Julian Assange avait notamment révélé que les États-Unis avaient espionné plusieurs présidents français.

Julian Assange
Une manifestation est organisée, mardi 20 février, devant la Haute Cour de Londres pour soutenir Julian Assange.Mark Thomas/Shutterstock/SIPA


La semaine dernière, la mort d’Alexeï Navalny a provoqué moult réactions de la part des dirigeants occidentaux, lesquels ont immédiatement condamné le régime russe, à l’origine selon eux de la mort, qualifiée de meurtre, de l’opposant à Vladimir Poutine. Emmanuel Macron avait exprimé sa colère et son indignation. « Dans la Russie d’aujourd’hui, on met les esprits libres au goulag et on les y condamne à la mort », avait-il écrit sur X. Alexeï Navalny était emprisonné dans la colonie pénitentiaire de l’Arctique russe. Mais quid de Julian Assange ? Alors que se tient les mardi 20 et mercredi 21 février l’examen de la recevabilité de l’appel du lanceur d’alerte par la Haute Cour de Londres contre son extradition aux États-Unis, les chancelleries européennes restent bien taciturnes. Or les conditions de détention de l'Australien au sein de la prison de haute sécurité de Belmarsh sont comparables d'après un représentant de l’ONU à de la « torture mentale ». Et c’est peu dire que beaucoup l’avaient soutenu lors de ses révélations...

Le fondateur de Wikileaks – organisation à l’origine de la publication en 2010 de plus de 700 000 documents confidentiels sur les activités militaires et diplomatiques des États-Unis, notamment en Irak et en Afghanistan – a été arrêté par la police britannique en 2019 après avoir passé environ sept années au sein de l’ambassade d’Équateur à Londres. En 2021, la justice britannique avait empêché son extradition. « La condition mentale de Julian Assange est telle qu’il serait abusif de l’extrader vers les États-Unis », avait-on jugé, au cours de l’audience. Une décision remise en cause par la Haute Cour de justice de Londres en juin 2023. « S’il perd, il n’y a plus aucune possibilité de faire appel » au Royaume-Uni, a alerté lundi à la BBC son épouse Stella Assange. Cette dernière a ajouté que...

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