Russie

Les sanctions, et leurs conséquences (partie 1)

ANALYSE. Quel est, précisément, l'impact des sanctions occidentales contre la Russie ? Si la question continue de faire débat, l'économiste rappelle qu'elle relève de l'expertise et non de l'opinion. Dans cette analyse pointue en deux parties, dont voici la première, il s'attache à dresser le bilan des mesures prises par l'Ouest.

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La question de l’efficacité des sanctions prises contre la Russie, autrement dit de leur capacité à influer sur la politique du gouvernement russe, mais aussi de la présence d’un « effet boomerang » massif sur les économies des pays de l’Union européenne est devenu un sujet clé du débat politique actuel en France. Si la question du « principe » des sanctions peut être débattue, et relève du débat politique, la question de l’efficacité et celle des effets induits sur nos économies relève de l’expertise et non du débat. Or, on entend ou on lit de plus en plus des choses relevant de la propagande, pour ne pas dire de la propagation de fausses nouvelles sur ces questions. Il est temps de redonner sa place à l’expertise, tout en rappelant qu’elle ne peut porter sur la question du « principe » des sanctions.

De fait, la Russie est sous le coup de sanctions économiques depuis 2014 et son intervention en Crimée. Ces sanctions ont été considérablement renforcées depuis le début des hostilités avec l’Ukraine le 24 février 2022, au point que Bruno Le Maire, le ministre français de l’Économie et des Finances, a pu parler de « guerre économique » menée contre la Russie [1]. Mais la Russie est dans une situation plus favorable que de nombreux pays qui ont été frappés par des sanctions.

Les sanctions contre la Russie

Les sanctions contre la Russie n’ont pas commencé en 2022 avec la guerre mais dès 2014, à la suite des événements de Crimée. Les sanctions prises entre 2014 et 2016 auraient représenté un manque à gagner de 4 milliards de dollars par mois pour les pays impliqués, dont 52 % des pertes pour la Russie. Pour l'Union européenne, le manque à gagner s’élèverait à 1,5 milliard de dollars chaque mois. Cela implique un « effet boomerang » important car...

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