L’UE accorde à l’Allemagne un permis de « polluer plus »
ARTICLE. L’Allemagne s’est vu accorder par Bruxelles le droit de dépenser 27,5 milliards d’euros pour aider ses entreprises polluantes à supporter le coût de leurs émissions. Une décision qui met à mal le principe de la juste concurrence au sein de l’UE.
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Décidément, l’Allemagne a bien du mal avec l’écologie. Le 19 août, à la demande de Berlin, la Commission européenne a autorisé la Chancellerie à consacrer une enveloppe de 27,5 milliards d’euros à la « compensation partielle aux entreprises grandes consommatrices d’énergie », qui sont confrontés à « une hausse des prix de l’électricité résultant des coûts des émissions indirectes dans le cadre du système d’échange de quotas d’émission de l’UE (le SEQE) ». Traduisez : compenser les prix exorbitants du marché européen du carbone dans son état actuel.
Instauré en 2005 à la suite du protocole de Tokyo, ce mécanisme est destiné à faire payer les entreprises polluantes leurs émissions de CO2. Un système de quotas oblige les entreprises de chaque État à respecter un objectif d’émissions. Si ces entreprises venaient à le dépasser, elles seraient alors soumises à l’obligation d’acheter des quotas supplémentaires pour compenser. Problème, si ce mécanisme était plus ou moins tolérable pour les entreprises en 2017, quand la tonne de CO2 affichait encore 5,8 euros, c’est désormais plus délicat, les prix ayant explosé ces deux dernières années pour atteindre jusqu’à 99,22 euros en août 2022.
Ce montant record met en danger les entreprises polluantes et les pays fortement industrialisés....