On savait l’Allemagne toujours prête à nuire à la France en matière d’énergie, faisant tout ce qui est en son possible pour affecter la pérennité de notre nucléaire civil. Déjà, cela fait beaucoup. Mais depuis peu, c’est notre agriculture qui pourrait payer au prix fort le combat que mène Berlin contre Paris. Ce mardi 3 décembre, en marge d’un sommet de l’OTAN, la ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock a de nouveau fait pression sur la Commission européenne pour qu’elle signe l’accord de libre-échange entre l’UE et les pays du Mercosur, à l’occasion du sommet du Mercosur le 5 et 6 décembre.

La ministre a plaidé l’urgence et adopté une posture dramatique. « Il est essentiel que la Commission européenne finalise politiquement l'accord de libre-échange avec le Mercosur », a-t-elle affirmé, précisant, « le sommet du Mercosur à Montevideo vendredi est probablement la dernière chance de le faire ». Sans qu’on sache trop en quoi il s’agirait ici d’une dernière chance. Et la ministre de poursuivre, «La présidente de la Commission a un mandat pour le faire et devrait, à notre avis, l'utiliser ».

Autrement dit, Ursula Von den Leyen est délicatement incitée à outrepasser l’avis des États membres – France en tête – opposés au traité. Elle en a le droit à ce stade, car il n’y a pas de minorité de blocage, soit au minimum quatre États membres représentant au moins 35 % de la population de l’UE. Et le président brésilien Lula a déjà annoncé la couleur : « Si les Français ne veulent pas de l'accord, ils n'ont pas le dernier mot en la matière, c'est la Commission européenne qui décide. Ursula von der Leyen a le pouvoir de conclure l'accord et j'ai l'intention de signer cet accord cette année ».

Agriculture contre voiture

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