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Nucléaire polonais : un camouflet pour EDF

ARTICLE. Depuis sept jours, la Pologne rend son verdict : sa première centrale nucléaire sera de fabrication américaine, et sa seconde… sud-coréenne ! Un camouflet pour EDF qui avait déposé un dossier de candidature en octobre 2021.

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EDF paie cher ces deux décennies françaises à négliger le domaine du nucléaire. Sous le feu des critiques depuis que la Pologne a annoncé le vendredi 28 octobre privilégier l’industriel américain Westinghouse pour construire sa première centrale nucléaire, l’entreprise française encaisse les quolibets et cela ne va pas aller en s’arrangeant. Ce lundi 31 octobre, la Pologne a signé un accord avec la Corée pour construire une deuxième centrale nucléaire. Massivement endettée au-delà de 60 milliards d’euros, EDF et ses déboires avec les EPR de Flamanville en France, Taishan en Chine et Olkiluoto en Finlande ont-ils justifié que la Pologne s’en éloigne ?

C’est en octobre 2020 que le gouvernement polonais a relancé son programme électronucléaire (PPEJ) créé en 2014, devant aboutir à la construction des toutes premières centrales nucléaires sur son sol. EDF s’est portée candidate un an plus tard, remettant au gouvernement polonais une « offre préliminaire non — engageante pour un contrat » de construction de « quatre à six réacteurs EPR en Pologne, représentant respectivement une puissance installée totale de 6,6 à 9,9 GWe répartie sur deux à trois sites » et couvrir ainsi 40 % de la demande d’électricité polonaise. L’industriel bénéficie d’un soutien de poids dans sa démarche, à savoir le gouvernement français.

Mais Varsovie fait de l’œil ailleurs. L’Union européenne enchaîne les critiques à son égard, remet en cause ses réformes judiciaires et menace de couper les fonds du plan de relance. La France n’est pas en reste. Le vendredi 8 avril 2022, Emmanuel Macron déclare sur TF1 que « le Premier ministre polonais est un antisémite d’extrême droite qui, en plus, combat les personnes LGBT ». On a connu démarche commerciale plus diplomatique. Enfin, dans un contexte de crise ukrainienne, Berlin est dans le collimateur du gouvernement polonais qui lui reproche sa trop grande...

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