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Pegasus : comprendre le scandale mondial d’espionnage en trois questions

ARTICLE. Une enquête publiée par un consortium de 17 médias a révélé que le logiciel de l’entreprise NSO Group a permis d’espionner des journalistes, des avocats ainsi que des personnalités politiques -dont des Français. Au cœur de ce scandale, une « dizaine de gouvernements » sont soupçonnés, dont celui de Viktor Orban en Hongrie.

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Jamais un cheval de Troie n’aura aussi bien porté son nom. Baptisé Pegasus, le logiciel mis au point par l’entreprise israélienne NSO Group a permis à des agences gouvernementales d’espionner journalistes, militants et opposants du monde entier, d’après une enquête publiée ce dimanche par différents médias dont Le Monde. Elle renforce les soupçons pesant de longue date sur cette société, régulièrement accusée de faire le jeu de régimes autoritaires. L’occasion pour Front Populaire de revenir sur le plus gros scandale d’espionnage de la décennie en trois questions.

Qu’est-ce que le logiciel Pegasus ?

Fondée en 2011 au nord de Tel-Aviv, l’entreprise a commercialisé un logiciel espion qui, introduit dans un smartphone, permet d’en récupérer les conversations téléphoniques, les messages (y compris via des messageries cryptées), les mails, contacts, photographies et même mots de passe. Profitant de failles de sécurité entre les logiciels d’Apple et de Google, le mouchard peut être installé depuis 2019 sur un smartphone à distance, capable même d’activer la caméra et le micro – le tout sans que le propriétaire ne puisse faire quoi que ce soit.

La fameuse méthode « zéro clic » qui avait valu, il y a quelques années, les attaques du groupe Facebook, estimant alors que la société était coupable d’un crime en profitant d’une faille sur WhatsApp pour s’infiltrer. En décembre 2020, les géants Microsoft et Google avaient annoncé soutenir Facebook dans son action en justice. Basée à Herzliya, sorte de Silicon Valley de l’État hébreu, la société a été, pour rappel, détenue majoritairement de 2014 à 2019 par le fonds d’investissement américain Francisco Partners, avant d’être rachetée par ses fondateurs et le fonds américain Novalpina.

Qui sont les concernés ?

L’enquête, fondée sur une liste de 50 000 numéros de téléphone alimentée depuis 2016 en vue d’une surveillance potentielle, a révélé la...

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