Principale organisation terroriste impliquée dans les attentats du 7 octobre 2023 perpétrés en Israël, le Hamas est aujourd’hui mis en grande difficulté par l’armée israélienne. Alors que le gouvernement de Benyamin Nétanyahou a érigé son anéantissement en condition sine qua non d’une paix durable entre Israéliens et Palestiniens, il semble que le groupe soit à court de solutions pour maintenir son emprise sur la bande de Gaza. Acculé par Tsahal et accusant une baisse de popularité inédite sous son règne, le Hamas paraît condamné à disparaître.

Émanation des Frères musulmans, le mouvement palestinien se distingue des autres organisations terroristes locales et étrangères. Bien que le modus operandi de ses militants rappelle la brutalité et la cruauté de Daech ou d’al-Qaïda et que le Hamas revendique sa nature islamiste, cette dimension est supplantée par des considérations nationalistes.

Le Hamas et le terrorisme islamo-nationaliste

À l’occasion de la Conférence de San Remo en 1920, l’accord Sykes-Picot du 16 mai 1916 était confirmé, la Société des Nations plaçant ainsi la Palestine sous mandat britannique. Le contexte local sera marqué par de nombreux affrontements opposant les populations arabes de Palestine aux forces britanniques, mais aussi aux habitants de confession juive. Les Frères musulmans égyptiens, partisans d’un islamisme politique étendant son influence sur tous les pans de la société, ont vu dans ces tensions un vecteur d’exportation de leur stratégie d’islamisation par le bas au-delà des frontières égyptiennes. C’est ainsi que le mouvement frériste s’est implanté dans les territoires palestiniens sous mandat britannique dès les années 1930, conférant ainsi à la question palestinienne une dimension panarabique.

La proclamation de la création de l’État d’Israël, le 14 mai 1948, et les premiers affrontements israélo-palestiniens et israélo-arabes qui ont suivi ont contribué à accentuer la dimension internationale de la cause palestinienne. La défaite de la coalition arabe...