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Israël, l’Iran et la grille réaliste

CONTRIBUTION / OPINION. La décision israélienne d’attaquer l’Iran est-elle une provocation ou répond-t-elle à une logique géopolitique réaliste ? Dans un ordre international sans arbitre, où l’équilibre des forces prime sur les principes, l’action répond souvent à la perception d’un danger imminent.

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Alors que plusieurs y voient une provocation, une lecture réaliste des relations internationales permet de mieux comprendre les frappes israéliennes contre des sites nucléaires et militaires iraniens, en juin 2025. Lesquelles ont été suivies de frappes états-uniennes samedi, ajoutant ainsi une couche de complexité à ce conflit qui semble vouloir s’étirer. Dans un monde sans arbitre, les États n’ont pas d’amis, seulement des intérêts.

Plusieurs observateurs dénoncent une escalade dangereuse. On évoque la provocation, l’imprudence, parfois même une stratégie cynique du gouvernement Nétanyahou, qui est maintenant rejoint sur le terrain de la guerre par Donald Trump. Mais si l’on quitte un instant le terrain des émotions pour examiner la situation à travers une grille réaliste des relations internationales, une autre logique apparaît.

L’approche réaliste postule que les États n’ont pas d’amis, seulement des intérêts. Dans un monde instable, conflictuel et dépourvu d’arbitre suprême, les gestes des acteurs internationaux ne relèvent pas d’abord de l’idéologie, mais du calcul. C’est dans cet esprit qu’il faut comprendre la frappe israélienne, non comme un acte de foi ou de revanche, mais comme un mouvement stratégique fondé sur une perception aiguë du danger.

Cela n’exonère en rien les dérives du gouvernement israélien actuel. La colonisation continue de la Cisjordanie, en violation du droit international, tout comme la poursuite de l’offensive à Gaza, sont injustifiables sur le plan moral comme juridique. Ces actions sont largement portées par une frange radicale de la coalition au pouvoir, que l’on peut qualifier, sans exagération, d’illuminée. Mais ce n’est pas l’objet ici.

Depuis la révolution islamique de 1979, le régime iranien nie la légitimité même de ce qu’il appelle « l’entité sioniste » et appelle ouvertement à sa disparition. Il ne s’agit pas là de simples rodomontades. Lorsque l’histoire récente d’un peuple est marquée par l’extermination de six millions des siens dans...

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