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Pierre-Yves Rougeyron : « Qu’on l’aime ou pas, Donald Trump a fait sortir des Américains de l’abstention »

ENTRETIEN. Donald Trump a annoncé ce mardi 15 novembre qu’il serait candidat à l’élection présidentielle américaine de 2024. Une semi-surprise qui vient tout de même rebattre quelques cartes pour la politique américaine. Pierre-Yves Rougeyron nous aide à y voir plus clair.

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Front Populaire : Donald Trump est un grand habitué des coups de com’ percutants. En admettant qu’il ait bel et bien l’intention de reprendre la Maison Blanche en 2024, quelles seraient, en théorie, ses chances de succès ?

Pierre-Yves Rougeyron : Elles ne sont pas aussi minces que certains les espéreraient. Donald Trump a maintenant un parti qui, sans être totalement à sa main, est bien plus loyal à sa personne et à ses équipes que ne l’était le parti républicain de la dernière élection présidentielle. La fébrilité du camps démocrate et de ses soutiens indiquent que pour un homme que l’on annonce mort politiquement dès qu’il fait le moindre mouvement, il est encore vivace.


FP : Les résultats des midterms, ou élections de mi-mandat, ne sont pas encore tous tombés, et le parti républicain devrait selon toute vraisemblance obtenir une majorité à la Chambre des Représentants. Mais le raz-de-marée républicain que prophétisaient certains commentateurs n’a pas eu lieu. Comment l’expliquer ?

PYR : Les Républicains ont pratiquement eu la Chambre des Représentants ainsi que les 25 gouverneurs nécessaires pour avoir la majorité. Mais si il n’y a pas eu de vague rouge écrasante, il y a eu une vague trumpiste parmi les élus. On analyse cette élection comme si Trump et les siens contrôlaient déjà le GOP. C'est maintenant chose faite. Même si certains aimeraient voir l'élection assez triomphale du gouverneur de Floride Ron DeSantis comme une menace, je rappelle que son socle ideologique et celui de Trump sont peu ou prou identiques, que l'élection américaine se fait par ticket et que DeSantis peut apporter à Trump les modérés.

Par ailleurs, je crois qu’il y a eu une mobilisation démocrate, mais à double détente. L’ancien électorat de Bernie Sanders s’est mobilisé aux côtés des démocrates pro-Biden par une vision – faussée ou non – de...

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