Protectionnisme américain : un Amerexit économique ?
CONTRIBUTION / OPINION. La politique de Donald Trump est perçue comme agressive et irréfléchie par l’opinion internationale. Mais pour notre contributeur, le président américain entend surtout s’émanciper d’un ordre mondial économique arrivé à bout de souffle.
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Pourquoi les Européens, et particulièrement les Français, ne comprennent pas ce qui se cache derrière la nouvelle révolution américaine qui annonce la fin du projet coercitif globaliste occidental au profit du retour des nations et du libre-échange.
Trump n’est pas un protectionniste. Ces « tariffs » sont des menaces tactiques en vue de négociations, pas une fin en soi.
Les journalistes, tout comme les politiciens, n’ont jamais appris à Science Po la différence entre la mondialisation et la globalisation, entre un phénomène naturel fondé sur le libre-échange et une volonté d’organiser un pouvoir supranational. Globalization est traduit abusivement par « mondialisation », alors qu’il serait bon de distinguer en français globalisation et mondialisation, d’un côté le projet de coercition supranationale planétaire, de l’autre, un phénomène naturel d’échanges internationaux dans tous les domaines. On peut ne pas être d’accord avec Trump, à condition de comprendre ce qu’il veut faire.
Donald Trump avait depuis longtemps désigné ce qui serait sa cible dès son retour aux affaires. Le discours qu’il avait prononcé en 2017 devant l’ONU ne laissait déjà guère de place au doute lorsqu’il affirmait que les, non pas mondialistes, mais globalistes, n’avaient plus d’avenir. Mais à l’époque, que ce soit Le Monde ou Le Figaro, ce qui déplaît c’est qu’il parle de « souveraineté », et Le Figaro de préciser que « l’argument de la souveraineté est généralement l’apanage des autocrates qui ne veulent pas qu’on leur fasse la leçon sur les droits de l’homme. » De son côté, le, certes antigaulliste historique, quotidien du soir, titre : « Donald Trump rabaisse l’ONU », oubliant que le Général de Gaulle appelait ça « le machin ô combien inutile et même dangereux » lorsqu’il parlait de l’Organisation des Nations Unies. Mais l’État profond est friand de « comités Théodule. »
Fort de son souverain mépris, l'élite, non pas mondialiste, mais globaliste, que rien ne...