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Plan de défense de l’UE : Ursula von der Leyen veut contourner la démocratie

ARTICLE. La Commission européenne, sous l’impulsion d’Ursula von der Leyen, cherche à court-circuiter le Parlement pour éviter tout débat démocratique sur l’adoption d’un plan de défense européenne de 150 milliards d’euros.

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Crédits illustration : ©Philipp von Ditfurth/DPA/SIPA


Depuis le retour de Donald Trump aux affaires, la politique européenne prend les atours d’une mauvaise adaptation de la fable de la cigale et la fourmi. Après des décennies à avoir défendu bec et ongle la vassalisation de l’Europe à l’Oncle Sam, voilà que Bruxelles, fort dépourvue, se retrouve à invoquer « l’urgence » et la « rapidité » pour défaire l’Union européenne de la dépendance militaire aux États-Unis. Ces mots, ce sont ceux employés par Ursula von der Leyen pour justifier le passage en force d’un plan de défense de 150 milliards d’euros.

Grâce à l’article 122 du Traité sur le fonctionnement de l'Union européenne (TFUE), la  présidente de la Commission européenne va pouvoir contourner le débat parlementaire et envoyer directement la proposition au Conseil pour qu’il soit adopté. Les députés européens n’auront pas leur mot à dire. Ce « 49.3 européen » est « la seule voie possible », assure la patronne de la Commission, qui entend faciliter l’acquisition conjointe d’équipements de défense de fabrication européenne, dans le cadre de l’Action européenne pour la sécurité (SAFE).

« gifle à la démocratie parlementaire »


Mais après la crise énergétique déclenchée par la guerre en Ukraine et le plan de relance post-Covid, le déclenchement de cette procédure d’urgence commence à agacer les députés européens, qui en ont visiblement assez d’être mis sur la touche. Et cet agacement ne connaît pas de frontières partisanes. L’Italien Sandro Ruotolo (S&D) parle de « gifle à la démocratie parlementaire », le Belge Marc Botenga (La Gauche) fustige le fait que « la seule institution élue est exclue. » Même l’Allemand Manfred Weber, qui officie dans la même formation politique qu’Ursula von der Leyen (PPE), considère que cette décision est « une erreur », arguant : « La démocratie européenne repose sur deux piliers : ses citoyens et ses États membres. Nous avons besoin des deux pour notre sécurité. »

La marge...

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