Réforme de l’UE : « Les européistes sentent que leur rêve fédéral s’essouffle et ils se raidissent »
ENTRETIEN. L’Assemblée nationale a voté, ce mercredi 29 novembre, une résolution sur l’avenir de l’UE, adoptée la semaine dernière par le Parlement européen. Au menu de ce texte non contraignant, pour l’instant : plus de pouvoir pour Bruxelles et moins de souveraineté pour les États. Un dangereux baroud d’honneur des fédéralistes, pour Charles-Henri Gallois, président de Génération Frexit.
Front Populaire : L’Assemblée nationale a voté mercredi soir une résolution sur l’avenir de l’Union européenne, adoptée la semaine dernière par le Parlement européen. En quoi ce texte fait-il peser une menace supplémentaire sur la souveraineté des nations ?
Charles-Henri Gallois : Le texte est légèrement différent du rapport voté par le Parlement européen mais l’esprit est le même : c’est un pas supplémentaire vers le fédéralisme intégral et la fin de la souveraineté nationale.
Les éléments principaux sont les suivants :
- La sacralisation de la supériorité du droit européen sur le droit national, ce qui empêcherait toute tentative de bouclier constitutionnel ;
- La fin du droit de veto et des décisions à l’unanimité ;
- La simplification du processus d’élargissement de l’UE.
Le rapport voté au Parlement européen incluait en plus un véritable gouvernement de l’UE, une armée européenne et l’obligation d’adopter l’euro. Les députés du MoDem, d'Horizons, de Renaissance du Parti socialiste et d'EELV avaient voté pour ce rapport.
FP : Le projet évoque des modifications institutionnelles et des élargissements des compétences de l’UE. Qu’est-ce qui vous préoccupe le plus ?
CHG : En matière de souveraineté pure, l’abandon du vote à l’unanimité est le plus préoccupant car il enlève tout droit de veto quelle que soit la question. Cela étant dit, ce processus fédéral est déjà largement enclenché et il ne reste un vote à l’unanimité que sur un très faible nombre de sujets (politique étrangère et de défense, justice et affaires intérieures, fiscalité, élargissement et modification des traités).
« Seuls 123 députés étaient présents pour un sujet fondamental symboliquement. C’est lamentable. »
L’élargissement des pays de l’UE est davantage préoccupant en matière financière, économique, sociale et sécuritaire. Ce serait une catastrophe encore plus grande que ne...