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Réforme des retraites : et si la question du Frexit revenait sur la table ?

OPINION. La fronde sociale contre le projet de réforme des retraites de l’exécutif ravive le clivage entre bloc populaire et bloc élitaire. Une opportunité unique pour remettre la question de la sortie de l’Union européenne sur la table.

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Lors du second tour face à Marine Le Pen, Emmanuel Macron affirmait que ce duel était un « référendum pour ou contre l’Europe ». Aujourd’hui, deux tiers des Français sont opposés à la réforme des retraites — ce qui correspond au chiffre de soutien des premiers mois des Gilets jaunes. Et si la grève des retraites représentait cette opportunité de poser la question qui les surplombe toutes : celle de l’appartenance à l’Union européenne (UE) ?

En 2016-2017, l’élection de Donald Trump et le vote du Brexit annonçaient des jours heureux pour le camp national. Alors que tous les espoirs étaient permis pour le Frexit, la France choisissait Macron. Elle le réélit même le 24 avril dernier. Entre-temps, les Gilets jaunes permirent d’espérer la naissance d’un grand mouvement d’opposition. Une fois cette parenthèse de contestations close, beaucoup s’avancèrent en pronostiquant la mort des aspirations populistes et souverainistes en France. Pourtant, les récentes manifestations contre la réforme des retraites démontrent bien que le peuple français n’a pas encore dit son dernier mot.

La fin du clivage gauche/droite


À la dernière présidentielle, l’échec d’Éric Zemmour, avec son projet d’union des droites, symbolisa l’effacement du clivage horizontal droite/gauche. Si cette opposition garde son pouvoir d’identification, elle ne peut plus être une force de mobilisation collective suffisante. Zemmour rencontra, avec ses 7 %, deux constantes de l’histoire moderne de la France : la lutte sociale et la trahison de la bourgeoisie de droite soi-disant patriote.

Concernant les retraites, un sondage Cluster 17 pour Le Point nous apprend qu’il n’y a que les électeurs d’Emmanuel Macron (7/10) qui soutiennent majoritairement cette réforme, les sympathisants LR (5,8) ainsi qu’une partie des électeurs d’Éric Zemmour (4) et de Yannick Jadot (3,2). Ensuite, on tombe à 2,5/10 pour les électeurs du RN, à 1,5 pour ceux de Fabien Roussel, et à peine...

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