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Ukraine : l’Union européenne, pas si forte que cela

ARTICLE. La réponse de l’Union européenne est-elle la hauteur de l’enjeu de la crise ukrainienne ? Les quelques sanctions économiques décidées ces dernières semaines ne sauraient masquer de véritables dissensions internes.

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La présence des chefs d’État de l’Union européenne au château de Versailles le jeudi 10 et vendredi 11 mars était l’occasion d’un « sursaut européen », d’après les éléments de langage de l’Élysée. « La guerre en Ukraine a appelé à une réponse unie et rapide des pays de l’Europe dans les sanctions et les aides apportées à l’Ukraine », expliquait dans La Tribune un conseiller d’Emmanuel Macron. Preuve en est que, depuis le début des hostilités déclenchées par la Russie en Ukraine le 24 février, l’action de l’Union européenne n’est pas aussi forte que ce que sa communication laisse entendre.

Si l’UE a décidé de rétorquer à la Russie, c’est essentiellement sur les terrains administratif et financier. Depuis février, les diplomates, les fonctionnaires et les hommes d’affaires russes ne peuvent plus bénéficier des dispositions visant à faciliter la délivrance des visas. De nombreuses personnalités russes ont vu leurs avoirs gelés, et se sont vues délivrer une interdiction de circuler dans l’UE. Enfin, des banques russes ont été ejectées du système Swift (système d’opérations bancaires internationales qui traite l’essentiel des virements internationaux). Dernier arrivage de sanctions bruxelloises, entrées en vigueur le mardi 15 mars : l’interdiction d’exportation de nombreux produits de luxe (champagnes, grands crus, bijoux, vêtements de marque…) à destination de la Russie.

Ces sanctions visent à fragiliser une économie russe déjà en peine : 9 % d’inflation, chute du cours du rouble, boycott des grandes enseignes internationales… mais qui évite pour le moment de trancher le sujet qui fâche en Europe : la fin des exportations des énergies fossiles (gaz, charbon et essence) d’origine russe en Europe. Certains pays, extrêmement dépendants comme la Hongrie et surtout l’Allemagne, ne veulent pas en entendre parler.

L’Allemagne joue sa partition

Officiellement, la position allemande défendue par le gouvernement d’Olaf Scholz est celle-ci : conserver de...

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