Aller de l’arrière ou comment avancer en reculant de la cinquième à la quatrième République
OPINION. L’instabilité peut être parfois génératrice de mouvement, de création, d’innovation, de progrès, à l’inverse de trop d’immobilisme.
La quatrième République repose sur des bases parlementaires et non présidentielles, le président ayant un rôle subsidiaire, le parlement un rôle prépondérant, avec un mode de scrutin proportionnel pour plus de représentation avec, en contrepartie, une trop grande instabilité du système politique. Vingt-deux gouvernements en seulement 12 ans, de 1946 à 1958.
Mais l’instabilité peut être parfois génératrice de mouvement, de création, d’innovation, de progrès, à l’inverse de trop d’immobilisme.
Le bilan de la quatrième est fécond. La France se modernise durant cette période comme jamais auparavant. La caravelle, le France, urbanisation moderne (Le Corbusier, qui malgré un passé trouble, réalise plusieurs édifices majeurs), modernisation de l’agriculture, échelle mobile des salaires, création du SMIG, confirmation de la sécurité sociale, troisième semaine des congés payés et la création de la CECA (Compagnie européenne du charbon et de l’acier) incluant l’Allemagne (RFA), pour sceller une paix véritable avec ce pays, en le «digérant» dans l’espace européen occidental (Communauté européenne de défense, CED, non ratifié par la France puis Communauté européenne économique, CEE), idée de Jean Monnet, décrié par de nombreux adhérents du Front, notamment Michel Onfray, en partie à raison nous y reviendrons, mais peut être fut-il aussi par cette création, le principal artisan de la paix européenne militaire encore durable aujourd’hui.
A la différence de J.Monnet, je suis pour une Europe des nations, je ne crois pas à la dilution des pays qui constituent le continent européen, en une seule entité, version de la communauté actuelle, qui n’a d’ailleurs rien d’une entité homogène mais plutôt à voir avec la métastase d’une tumeur primitive outre-Atlantique, ou plus simplement une volonté stratégique américaine, ,à l’époque, de bloquer une éventuelle intrusion russe dans l’espace européen de l’ouest, sans véritable crainte économique du fait de la petite taille de cette Europe (6 Nations).
Je ne...