Il y aura bien avant la fin de l’année « un temps d’échange et de dialogue avec les élèves ». La ministre de l’Éducation, Nicole Belloubet a donc confirmé lundi 24 juin au micro de BFM l’annonce du chef de l’État faite au lendemain de l’ignoble viol en réunion commis sur une fillette de 12 ans à Courbevoie parce qu’elle était juive.

Au-delà du calendrier qui compromet sa réalisation, les vacances d’été se rapprochant à grands pas, cette mesure destinée à lutter contre l’antisémitisme et le racisme à l’école n’est pas franchement à la hauteur.

À la question : « Comment comptez-vous faire respecter cette heure d’échange ? », la ministre reste confiante et mise sur les « outils pédagogiques » et les « équipes des référents valeurs de la République » crées en 2017. On ne peut que douter de l’efficacité de ces gadgets administratifs face à une école confrontée à l’ultraviolence des élèves qui se livrent à des actes racistes et antisémites de plus en plus jeunes.

Depuis l’attaque terroriste du Hamas en Israël, le 7 octobre 2023, l’Éducation nationale a recensé près de 1 450 actes racistes et antisémites, tous âges confondus. La Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (la Licra) a souligné une augmentation de 45 % des signalements dans les écoles primaires, les collèges et les lycées depuis cette date. Dernier évènement en date, quelques jours après le viol antisémite de Courbevoie, 6 mineurs de confession juive ont été agressés samedi 22 juin, alors qu’ils sortaient d’un cinéma à Levallois-Perret dans les Hauts-de-Seine.

Dans une école où 1 professeur sur 2 s’est déjà autocensuré de manière préventive pour éviter de possibles incidents liés à la religion comme le rappelle Jean-Pierre Obin, ancien inspecteur général de l’Éducation nationale — où l’enseignement de la Shoah est contesté, où l’importation du conflit entre Israël et...