Enseignement : l’interminable pénurie de moyens et d’attractivité
ARTICLE. Plus de 2 600 postes de professeurs n’ont pas été pourvus cette année. Une crise d’attractivité qui se conjugue avec des moyens encore plus faibles que ce que l’on pensait constater.
:max_bytes(300000)/frontpop/2025/09/SIPA_01228632_000028_1.jpeg)
À chaque rentrée scolaire, on reprend les bonnes vieilles habitudes. Y compris les moins réjouissantes, comme le décompte des postes de professeurs attribués. Cette fois-ci, le gouvernement ne s’est pas risqué à promettre « un professeur devant chaque classe », comme Emmanuel Macron et Gabriel Attal l’avaient fait miroiter lors de la rentrée 2023. Et pour cause, cette année encore, le compte n’y est pas. 2 610 postes sur les 27 713 postes proposés aux concours du public et du privé sous contrat n'ont toujours pas été pourvus. Le ministère de l’Éducation nationale va donc à nouveau devoir faire appel à des contractuels pour combler les trous dans la raquette.
2 610, c’est toujours moins que l’an dernier où 3 975 postes étaient restés vacants, ou bien qu’en 2022, où plus de 4 000 postes au total n'avaient pas été pourvus, d’après les chiffres du ministère. Un signe d’amélioration de la situation ? Plutôt un trompe-l’œil. Car en réalité, si le nombre de postes vacants diminue, le nombre de postes proposés a aussi tendance à diminuer. C’est notamment le cas dans les académies les plus déficitaires et les moins attractives comme Versailles, Créteil ou la Guyane, qui concentrent malgré tout l’essentiel des postes non pourvus. Il y en a par exemple 475 à Versailles, 382 à Créteil, ou encore 165 en Guyane et 94 à Mayotte. Plusieurs disciplines sont principalement concernées par ce déclin de l’attractivité, comme les mathématiques, la physique-chimie, les Lettres ou l'allemand.
Un budget encore plus bas qu’escompté
Outre la formation et les conditions de travail, le nerf de la guerre de l’attractivité, ce sont les moyens. Or, ceux-ci pourraient bien être encore plus réduits qu’escompté. C’est ce qu’a révélé une étude publiée fin juin par l’Institut des politiques publiques (IPP), et relayée par Marianne. D’après le document, une convention comptable fausserait...