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Boualem Sansal ou le nouveau mur de Berlin

CONTRIBUTION / OPINION. Boualem Sansal, écrivain dissident, croupit en prison en Algérie sous le regard détourné de la classe politique française. Entre complaisance idéologique et lâcheté diplomatique, la gauche, autrefois chantre des libertés, semble avoir troqué son engagement contre les murs de la censure pour une posture qui légitime l’inacceptable.

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Crédits illustration : ©Lionel Urman/SIPA


Comment ne pas se retrouver en 9 novembre 1989, lorsque le Mur de Berlin est tombé ? Comment ne pas, à l’époque, avoir eu honte de son pays ? La France, qui n’a jamais rien fait pour faire tomber le Mur ou le régime communiste avant la création de ce dernier ? Que le régime soviétique ait été soutenu par les gouvernements successifs sous François Mitterrand, il y avait une logique, car socialiste. Mais avant l’ère mitterrandienne ?

Sansal, auteur prophétique, un Soljenitsyne du XXIe siècle, est une nouvelle allégorie du Mur de Berlin. À peine soutenu par la classe politique française — à part quelques-uns qui sentent le vent électoral tourner — Sansal emprisonné en Algérie pour ses écrits pourrait pourtant faire office de résistance à cette gauche promotrice du wokisme ou de la Cancel Culture. Mais non, Sansal emprisonné est pour la gauche quelque chose de normal. Entre Sandrine Rousseau qui déclare sur Sud Radio en décembre 2024 que Sansal « n’est pas un ange » et qu’il est « d’extrême droite », Rima Hassan, député européen qui, au parlement européen, vote contre la résolution pour demander la libération de ce dernier le 23 janvier 2025 ou Mélenchon qui se targue de la liberté d’expression qui ne dira rien pour son électorat, nous sommes en droit de nous demander comment il est possible de légitimer à nouveau de telles actions, de tels propos.

De plus, si du général de Gaulle à Mitterrand, personne n’ayant fait quelque chose contre ce fléau du Mur et ses affluents, le gouvernement français ne fait manifestement rien à part demander sa libération lors de conférences de presse. Même Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur et ancien poulain de Philippe de Villiers, déclarant sur Europe1 et Cnews que Sansal était son ami, n’a pas l’air de franchement travailler au dossier.

Sansal, en plus...

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