« Je veux que chaque laboureur en mon royaume puisse mettre la poule au pot le dimanche. » Il était sincère, notre bon roi Henri le quatrième, il la voulait, notre poule ! Aujourd’hui, le François a dû renoncer à la poule et au pot. Dans ses formes plus contemporaines, le moyen âge est de retour.

On ne mange plus à sa faim, de mauvaises langues disent même que pour payer l’impôt sur la mauvaise fortune, les laboureurs renonceraient même à un repas par jour. Pour nourrir leurs animaux, ces « gens sans terre » ont réactivé le droit de « vaine pâture », celui de glaner et de couper du bois dans les forêts domaniales et s’y chauffer les pieds, mais celui de grivèlerie, foin, c’est le poulailler. C’est aux Amishs, et à leurs lampes à huile que le temps donne raison. Il n’y avait pas de quoi en rire. Ils seront les derniers à éclairer, ultimes survivants d’un monde qui a tant besoin de tout sans jamais se passer de rien.

La poule n’est plus au pot, elle vient des Amériques en barquette. Pour la protéger des « sans dents » de tous poils, elle est « antivolée ». On refait culture du tabac, mais pas plus de deux pieds pour le même sabot : mauvaises pour le citoyen, mais bonnes pour le royaume, le roi entend garder le monopole des drogues qu’il combat.

La pauvreté est à la portée de toutes les bourses, elle s’est démocratisée ; issus de grandes lignées, quelques nobles se cachent pour aller chez Sieur Aldi ou Lidl chercher leur panier-repas. C’est cher, l’argent.

Et les journalistes se régalent à vanter la résilience des indigents à la production de canapés, tables ou lits avec les palettes de chez Auchan et des bibliothèques modulables avec les cagettes du marché. Ikea en connaît tous les secrets.

Après...