Charles de Gaulle et le principe de souveraineté
CONTRIBUTION / OPINION. Dans les moments troubles, il faut revenir aux fondamentaux, à savoir la vision de la souveraineté selon Charles de Gaulle.
Dans ses Mémoires de guerre, Charles de Gaulle écrit : « Cette Nation à qui, depuis 1500 ans, aucune tempête, pas même celle-ci, n’a pu ôter sa souveraineté ni arracher ses dernières armes. » En 1940, il est parti pour Londres, estimant que ceux qui avaient choisi une autre voie avec l’occupant n’étaient plus précisément l’incarnation souveraine du peuple, mais sa trahison.
En 1958, pour défendre en tous points la souveraineté d’un État stable, représentant le peuple de France, et plaçant la défense de ses intérêts au-dessus de tout, il dota la nation d’une Constitution fondatrice. Quand on le relit, un pincement au cœur nous saisit, car la souveraineté, il la déclinait sur tous les plans : institutions, défense, économie, énergie, technologie… Force est de constater qu’il aura, lui, et jusqu’à Georges Pompidou, travaillé à ce que sur chacun de ces sujets, notre pays soit doté d’atouts solides ! Hélas, sous l’impulsion de Maastricht, comme de la faiblesse qu’a eue la droite à défendre ses fondamentaux historiques, au nom de l’économie de marché telle que le concevait le modèle européen, tout a été très largement mis à mal.
Dans ses Mémoires de guerre, le général cite le terme de souveraineté pas moins de 75 fois ! Et il lui associe, aussi, assez souvent, celui d’indépendance, car son obsession était claire : la souveraineté devait rendre la France et son peuple le moins dépendants possible de quelque nation que ce soit. Sa pensée devrait donc nous inspirer, car c’est bien plus qu’une pensée, c’est le principe absolu, d’un État qui ne sert pas, mais sert d’abord et en priorité, sur tout sujet, la France et ses Français. C’est une posture de vrai politique et d’homme d’État, principe qu’il aura posé dès la Libération, ou ne reniant pas l’aide fournie par les alliés, il sut néanmoins leur faire comprendre,...