Macron chez Trump : Thierry Breton découvre les vertus de la souveraineté diplomatique
ARTICLE. Toute seule, la France serait un nain diplomatique, nous rabâchent les européistes. Et pourtant, Thierry Breton, qui n'est pas le dernier d'entre eux, reconnaît que si Emmanuel Macron peut parler d'égal à égal avec Donald Trump sur le dossier russo-ukrainien, ce n'est certainement pas grâce à l'Union européenne... mais grâce à son arme atomique.
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Il est partout en ce moment. Depuis qu'il a démissionné de son poste de commissaire européen, chargé du marché intérieur, de la politique industrielle, du tourisme, du numérique, de l’audiovisuel, de la défense et de l’espace, le 16 septembre 2024, Thierry Breton fait la tournée des médias et des matinales. Pour y parler d’Europe, des États-Unis, de sa némésis Elon Musk ou bien encore d’Ukraine. Ce lundi matin sur Sud Radio, il est venu évoquer le conflit qui oppose cette dernière à la Russie depuis maintenant 3 ans.
Son premier objectif a été de défendre l’idée d’un récit « européen » de cette guerre. « Souvenez-vous que cet homme [Vladimir Poutine] disait qu’il allait mener une opération spéciale ? », a rappelé l’ancien ministre de l’Économie au micro de Jean-Jacques Bourdin, précisant ensuite : « Il disait que grâce à cette opération spéciale, en trois jours, il allait faire tomber le régime à Kiev, imposer un de ses hommes et quasiment annexer l’Ukraine. » Mais le conflit s’est enlisé depuis trois ans, ce qui fait dire à l’ancien commissaire que « c’est un échec total de la stratégie de Vladimir Poutine ». Une vision peu nuancée de la situation : si la Russie n’a pas remporté sa Blitzkrieg, elle occupe tout de même 18,2 % du territoire ukrainien.
Plaidant pour que le premier contributeur de l’Ukraine, à savoir l’Union européenne — en cumulant les aides des États membres —, soit considérée comme partie prenante des négociations entre la Russie et les États-Unis, Thierry Breton a abordé la visite ce lundi d’Emmanuel Macron à Washington. Et de souligner le porté symbolique de ce déplacement, décorrélé de toute initiative européenne, en absence de mandat spécifique.
Impossible solidarité européenne
« Qu’est-ce que ça veut dire pour nous, Européens ? » s’est-il interrogé. « Ça veut dire au fond que Donald Trump...