ChatGPT, logiciel conversationnel : n’ayez pas peur !
CONTRIBUTION/OPINION. Même si le risque de mettre la pensée en sommeil est bien réel, les capacités du logiciel conversationnel ChatGPT restent limitées. Notre lecteur y voit même un outil intéressant à apprivoiser.
Nouveau venu parmi les logiciels conversationnels (ou dialogueurs), ChatGPT occupe le devant de la scène médiatique. Il fait partie de la famille des logiciels dits « chatbots » (néologisme anglophone conjuguant : « chat », conversation, et « bot », suffixe de robot). L’internaute peut échanger avec lui dans un quelconque domaine : commercial, administratif, scientifique. Le fait extraordinaire est qu’en quelques secondes il délivre un rapport en réponse à la question posée.
Mon propos (de chirurgien universitaire) n’est pas de rappeler l’historique et le contexte dans lequel s’est développé ce nouvel avatar de l’intelligence artificielle (IA). Mais de rappeler quelques évidences proprement humaines qui devraient atténuer l’effet terrorisant des trompettes des Cassandre, certes animées de bonnes intentions, mais, comme trop souvent, munies d’arguments incomplets.
Limites actuelles des performances
Pour l’instant, le logiciel ne peut pas délivrer d’informations sur l’actualité en temps réel, ce qui d’un autre côté, peut être considéré comme rassurant vu les affirmations non vérifiées qui fleurissent sur la toile.
Par force, le balayage des bases de données étrangères ajoute l’intervention d’un logiciel-traducteur, et donc expose à une perte de précision du sens des mots. Le robot ne dialogue pas comme un interlocuteur incarné, il procède par repérage de mots clés (dits déclencheurs) ou d’expressions incluses dans la question posée et à partir de là trouve la réponse dans un schéma de reconnaissance linguistique programmé, d’où une réponse plus ou moins élaborée. On ne doit jamais oublier que le robot ne réfléchit pas. L’algorithme n’a pas de conscience logique.
Le robot doit passer par une période d’apprentissage. Les premiers utilisateurs d’une question inhabituelle peuvent faire les frais d’une réponse inadéquate. Le style de son écriture est bien construit, mais imperturbablement lisse, ce qui le rend facilement reconnaissable. Il lui manque en effet l’authenticité dont est supposé être muni un investigateur normalement cultivé. « Le style, c’est...