Gabriel AttalEducation nationale

Classes de niveau : et si Gabriel Attal avait raison trop tard ?

CONTRIBUTION / OPINION. Le ministre de l’Éducation nationale s’est dit préoccupé par la baisse du niveau scolaire, notamment au collège. Peut-on lui faire confiance pour redresser la situation ? Notre lecteur en doute.

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Classe de CAP filière esthétique, septembre 2020. Lors des premiers cours de l’année, l’auteur de ces lignes est saisi, non pas par la baisse du niveau scolaire qui est malheureusement désormais une norme, mais par le déclin de réflexion personnelle des élèves. La moitié de la classe ne sait pas lire l’heure et certains doivent réfléchir, de quelques secondes à quelques minutes, avant de donner leur date de naissance.

Comment en est-on arrivé là ? Exiger toujours plus de « bienveillance » de la part des enseignants qui doivent en contrepartie tirer toujours plus vers le bas le niveau global en freinant les meilleurs éléments, fermer les yeux sur l’absence d’esprit critique pour former des cerveaux disponibles pour satisfaire les seuls besoins du marché : voilà le résultat. Un constat qui ne concerne bien évidemment pas que les seules filières techniques et professionnelles.


Fondamentaux


Du collège au bac en passant par les cycles supérieurs, partout le même constat : la place accordée à la réflexion et aux connaissances personnelles ne compte plus dans le parcours scolaire. Dans une société marchandisée, on n’attend pas d’un bac +5 qu’il soit un acteur de son époque et un citoyen émancipé, mais juste un salarié docile avec un tableau Excel à la place du cerveau. Il ne faut pas glorifier un passé révolu et encore moins un système scolaire avec de nombreux défauts (le prof ou l’instit vus comme des démiurges indéboulonnables ne pouvant être critiqués, académisme poussiéreux). Mais force est de constater une chose : l’école républicaine et gratuite, laïque et obligatoire jusqu’au début des années 1960 permettait à un élève de 14 ans sortant du système scolaire d’alors de maîtriser des fondamentaux indispensables à la vie quotidienne. À savoir : lire, écrire, compter, résonner, tenir un budget ou une comptabilité.

Avec l’avènement d’une société toujours plus libérale d’un point...

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