culture Critique

Cléopâtre noire : le délire afrocentriste de Netflix

CONTRIBUTION / OPINION. Non content de s'arrêter à imaginer Cléopatre en femme noire, le documentaire polémique diffusé par Netflix dresse un portrait de la reine d'Égypte totalement anachronique. Preuve que militantisme afroféministe et histoire ne font pas bon ménage.

/2023/06/Cleopatre-Netflix


Netflix sort en ce mois de mai la deuxième saison de son « docu-série » Reines d’Afrique, centrée sur la personne de Cléopâtre. La série avait largement fait polémique, avant même la sortie du documentaire en quatre épisodes, puisqu’elle dépeignait une reine Cléopâtre noire de peau — en la personne de l’actrice Adèle James, dont la performance sauve un peu du naufrage la production de Netflix. J’ai regardé la série, en quatre épisodes, pour pouvoir en écrire une chronique honnête, et pour m’en faire un avis qui ne soit pas dicté par la vindicte populaire ou par quelques extraits et morceaux choisis de quelques minutes. J’exhorte chacun, après ce douloureux et pénible visionnage, à ne pas le faire, parce qu’il risque de cautionner ce qu’on peut trouver de pire dans la culture californienne woke, intersectionnelle, vindicative, et qui verse dans le totalitarisme en voulant réécrire avec ses lunettes déformantes l’histoire.

Car non, en toute vraisemblance, Cléopâtre n’était pas noire ; du moins les historiens sérieux s’accordent sur les origines macédoniennes de la reine, au moins du côté de son père — un mystère persiste sur les origines de sa mère —, et les quelques portraits d’elle indiquent une femme tout à fait claire de peau. Dans les Vies parallèles de Plutarque du reste, une des rares sources qui documente la vie de Cléopâtre, celui-ci la compare à Aphrodite, dont chacun sait qu’elle fut évidemment noire de peau. Mais qu’importe l’histoire, Netflix n’en est plus là. Il s’agit de faire mieux que de la simple histoire, il faut faire de la propagande.

Car voilà, outre la pauvreté historique du documentaire, rempli de contre-vérités à tel point qu’on ne sait vraiment s’il romance ou veut décrire la réalité, Netflix veut surtout se prêter à la propagande. Le documentaire est produit par l’inénarrable Jada...

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