Comment je suis devenu « nauséabond », ou l’art de reconnaître ses vrais amis

OPINION. Ne pas communier au catéchisme progressiste dans l’air du temps n’est pas chose aisée en ces temps de sectarisme. Mais assumer ses idées, quitte à déplaire à certains, vaut parfois mieux que de fuir le désaccord.

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Quand on ne pense plus, on meugle. Ça se passe ainsi dans les troupeaux, les foules, les manifs. Et de même dans les discours automatiques, fruits du fixisme idéologique (pléonasme) et des réflexes pavloviens. Ainsi ce qualificatif infamant de « nauséabond », devenu si « tendance » depuis que les ayatollahs de la « gauche » en ont fait leur cri de ralliement et point Godwin de leur vide abyssal.

Petit rappel. Le « point Godwin », ou loi du même nom, a été défini comme tel par Mike Godwin, avocat américain : « Plus une discussion dure, plus la probabilité d’y trouver une comparaison impliquant les nazis ou Hitler s’approche de 1. » Avant lui, le philosophe allemand Léo Strauss avait pointé sous le nom de « reductio ad hitlerum » (« réduction à Hitler »), l’attitude qui consiste à disqualifier l’argumentation de l’adversaire en l’associant à Hitler, au nazisme ou à toute autre idéologie honnie de l’Histoire.

Ainsi en est-il aujourd’hui, moyennent une mise à jour politicienne, avec les qualifications : extrême-droite, fascisme, fachosphère, antifa, etc. et, dans le registre olfactif : le fameux nauséabond, qualificatif qui englobe tous les précédents dans une même puanteur. Ce mot, on le retrouve particulièrement, côté politicien, dans les propos d’un Jean-Luc Mélenchon et de son actuel servant Manuel Bompard, sans exclure les autres agités de la députation.

Côté médias, il sévit avec vigueur dans Libération, Le Monde, chez Daniel Schneidermann, Thomas Legrand, Edwy Plenel, mais aussi dans les médias audiovisuels dominants, dont ceux des services publics : France Inter, France Info, France 2, leurs « animateurs » patentés, leurs comiques pas drôles et, comme le chantait Georges Brassens, « tous les cons de la dernière averse ». J’exclus toutefois France Culture, — « esprit d’ouverture »… —, si je m’en réfère à la tranche du matin que nuance Guillaume Erner.

Ce mot, qu’on entend si souvent, fleurit à peu près sur...

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