Macronie

Comment peut-on encore être macroniste aujourd’hui ?

OPINION. Déclassement, dérive autoritaire et crise démocratique… Si le président ne tarit pas d’éloges sur son propre bilan, dans les faits, il devrait plutôt en rougir, selon notre lecteur.

/2021/11/EMMANUEL-MACRON (1)


Nous étions un certain nombre, pour ne pas dire quelques millions, à avoir accordé notre confiance à cet homme qui se présentait comme celui qui allait renverser la table, fermer la porte sur l’ancien monde pour l’ouvrir sur une France débarrassée des vieilles habitudes politiciennes et des trahisons présidentielles. Abolition du clivage gauche-droite pour mettre la République en marche et boost de l’esprit d’entreprise pour faire la « start up nation ». La jeunesse, la fougue et l’insolence au service d’une France dynamique, nouvelle cheffe de file d’une Union européenne qui n’attendait que lui pour se lancer tel un TGV dans la compétition économique mondiale et retrouver son rang. Nous sommes tombés de haut... de très haut.

Tout a commencé avec le départ de Nicolas Hulot du ministère de l’Écologie. Lui aussi y a cru, mais a compris finalement qu’il n’aurait pas les moyens à la hauteur de l’enjeu, que les lobbies veillaient au grain. Il y a eu ensuite l’affaire Benalla. Tiens donc ! nous avions cru que dans les équipes de Macron, tout le monde se comportait en individus intègres et irréprochables. Nous avons été bien naïfs. La belle image du nouveau monde vendue pendant la campagne connaissait sa première entaille.

Et puis un beau matin de novembre 2018, les Gilets jaunes prenaient les ronds-points pour exprimer leur détresse, leur misère. 10 milliards étaient lâchés par le président affolé, qui renonçait aussi à la taxe carbone, mais ne concédait rien sur le plan démocratique. Pas de dissolution de l’Assemblée nationale, pas de référendum, encore moins de RIC, pas de reconnaissance du vote blanc, etc.) L’aspiration populaire était pourtant clairement exprimée, et ce pendant des semaines. Le nouveau monde était définitivement fissuré.

Au printemps 2019, les agents des services d’urgence entraient dans une grève historique pour dire leur malaise, leur épuisement...

Vous aimerez aussi