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Crise paysanne : sortir de l’UE, sortir le carnet de chèques ou sortir la matraque ?

CONTRIBUTION / OPINION. Les paysans français sont pris en étau entre une concurrence internationale déloyale d’un côté et des normes environnementales et administratives de Bruxelles de l’autre. Confronté à la révolte paysanne, notre gouvernement européiste va-t-il sauver ou achever ceux qui nous nourrissent ?

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Mobilisation des agriculteurs à l'appel de la FUGEA (Fédération Unie de Groupements d Eleveurs et d Agriculteurs) contre le Mercosur à Bruxelles en mars 2018Crédits illustration : © SIPA


Pour mettre fin à la contestation paysanne, le gouvernement ne disposait que de deux options : soit quitter l’Union européenne pour préserver la souveraineté alimentaire de la France, soit recourir à la politique du carnet de chèques pour prolonger l’agonie des paysans par des aides financières ponctuelles. C’est cette seconde option qu’a choisie le Premier ministre Gabriel Attal en annonçant le 1er février un soutien de 400 millions d’euros (selon Bercy) pour les agriculteurs. Déjà, dans son discours de politique générale prononcé à l’Assemblée nationale le 30 janvier dernier, il avait annoncé que les aides de la Politique agricole commune seraient versées avant le 15 mars : la PAC est responsable de la ruine de notre agriculture et la solution choisie par nos Diafoirus de l’économie, c’est… encore plus de PAC !

Entre les paysans français et le projet ultralibéral européomondialiste, le gouvernement a donc fait son choix : l’agriculture est évidemment sacrifiée, comme l’a déjà été l’industrie, et comme le sera la défense une fois l’arme nucléaire léguée à l’Union européenne, c’est-à-dire à l’OTAN, c’est-à-dire aux États-Unis, c’est-à-dire à Wall Street.

Après un duo théâtral avec ses partenaires et complices du gouvernement, la FNSEA, dont la direction défend les intérêts d’une caste de gros céréaliers gagnants de la mondialisation, a décidé de lever les barrages. Mais il est probable que sa base, ainsi que d’autres syndicats paysans et des indépendants, choisisse de reprendre la lutte à brève ou moyenne échéance, quand ils constateront que la perfusion financière n’a pas suffi. Viendra alors inévitablement le temps de la répression.

Les paysans, des Gilets jaunes en sursis


Si la contestation paysanne devait perdurer par des blocages sporadiques ou reprendre après un temps d’apaisement, le gouvernement a probablement prévu d’appliquer la jurisprudence Gilets jaunes, en usant de nouveau du diptyque éprouvé de la diabolisation/répression.

La première...

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