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CV anonyme et judiciarisation : le monde de l'entreprise sous le feu du communautarisme ?

CONTRIBUTION / OPINION. Pour notre abonné, le vieux serpent de mer du "CV anonyme" cache une offensive communautariste qui porterait à terme un coup terrible au monde de l'entreprise.

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© JAUBERT/SIPA


J’écoutais l’autre jour sur la chaîne parlementaire LCP quelques débatteurs discuter, doctement et  pour la nième fois, de cette idée prétendument géniale du CV anonyme, comme moyen de lutte contre les discriminations à l’embauche de candidats issus de l’immigration.

Je pensais que cette idée, longtemps portée par Claude Bébéar, ex- PDG d ‘AXA, avait été  définitivement enterrée et que l’affaire était désormais entendue.

Les porteurs de cette idée en dépit de leurs fonctions et de leurs titres flatteurs n’avaient manifestement pas compris grand chose à l’entreprise et au management et cette idée, pensais-je, avait fini par mourir de sa belle mort. Ma surprise a donc été totale de la voir non seulement exhumée mais, mieux encore, revêtir à cette occasion une dimension pénale. En effet, nos débatteurs, sans doute dépités du peu de crédit fait à cette proposition « d’avancée managériale majeure » et s’inspirant des moyens de lutte mis en oeuvre dans la société française, contre le racisme, l’homophobie, l’islamophobie, etc., qui leur ont si bien réussi, voudraient  désormais dans une sorte d’obsession de la judiciarisation de tous les rapports, l’étendre au monde économique et assujettir les entreprises réfractaires à l’application de leur idée géniale à une sanction pénale. À quand le dépôt d’une plainte pour discrimination amoureuse d’un homme éconduit par une femme ne voulant pas de lui ?

Si le processus de recrutement commence par un CV qu’on peut en effet rendre anonyme, mettant en avant les qualités du candidat, ses compétences, ses savoirs, ses diplômes, toutes choses objectives et impersonnelles, il se conclut nécessairement par une rencontre physique où l’anonymat est levé entre le candidat et le recruteur pour qui intervient toujours une dose d’affect et de subjectivité dans le jugement. Il s’agit pour le recruteur, au-delà des éléments rationnels, de s’assurer intuitivement que le candidat pourra rejoindre une équipe...

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