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De l’instruction civique à l’éducation nationale

CONTRIBUTION / OPINION. L’effondrement du niveau scolaire français ne vient pas de nulle part, estime notre lecteur. L’Éducation nationale aurait-elle perdu de vue sa mission essentiel : instruire ?

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École Prive Saint-Vincent-de-Paul en section maternelle. Nice FRANCECrédits illustration : © SYSPEO/SIPA


L’enseignant, naguère respecté, figure tutélaire d’autorité et d’autorité au sens noble du terme, pas d’autoritarisme comme le veut aujourd’hui notre époque, eu égard aux petits chefs hostiles à la verticalité, peine à faire porter sa voix. Il hurle dans le désert, et s’il trouve une oasis, il s’aperçoit rapidement qu’elle est un mirage, puisqu’on le place face à des injonctions paradoxales, à savoir éduquer les enfants (notons que la novlangue prophétisée par Orwell a fait glisser la sémantique d’instruction civique à éducation nationale) comme si les parents démissionnaires chargeaient doublement les profs d’avoir à recadrer leurs enfants, de leur donner une petite fessée si vous me passez l’expression, alors qu’ils pilotent tout cela ex cathedra et viennent vous tomber dessus à bras raccourcis si vous blâmez ou sévissez lorsqu’un élève s’est mal tenu.

Sévir et ne pas sévir, voilà l’un des « en même temps » schizophrénique de cette époque pour le moins absurde. L’on évoque parfois la nostalgie d’un temps où la France des villages, pré-soixante-huitarde, respectait le médecin connu de tous, l’enseignant connu de tous, etc. Mais voilà que les structures familiales, entendues comme plus primitives des sociétés chez Rousseau ont volé en éclats sous les coups de burin des déconstructionnistes, ancêtres des wokes désireux de faire, à l’aune des individus, et dès le stade embryonnaire de l’élève, un champ d’expérimentation de ces monades insulaires, alliées objectif du néolibéralisme.


Le dévoiement de la tolérance


Ainsi le magistère de l’enseignement doit reconquérir sa force vive, son prestige et pérenniser son sanctuaire, fabriquer l’étanchéité de son temple laïque, et donc profane, sacralisant paradoxalement le b.a.-ba des hommes libres que seront demain nos enfants, si tant est qu’ils sachent demeurer sourds à toute forme d’idéologie et insidieuse propagande, comme de mettre en place des cours d’empathie, à l’heure où la tolérance fait le...

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