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Déliquescence de l’État : le consentement à l’impôt en question

CONTRIBUTION / OPINION. Les impôts augmentent toujours plus quand les services publics régressent. C’est la conséquence inévitable d’un système qui fait que ceux qui vivent de l’impôt des Français en décident également le montant.

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« Il faut demander plus à l’impôt et moins au contribuable ! » L’auteur de cette maxime de bon sens est un certain monsieur Allais, distingué d’un prix Nobel : c’est là donc des propos sérieux. Pourtant, il ne s’agit pas de Maurice, prix Nobel d’économie, mais d’Alphonse, prix Nobel de littérature. Quand Gabriel Attal déclare que « les Français doivent en avoir pour leurs impôts », il ne fait que reprendre à son compte, mais avec la gravité de la parole gouvernementale, s’il en reste, la boutade d’Alphonse. Et ainsi, ces mots qui, lorsqu’ils furent prononcés, étaient destinés à faire sourire acquièrent aujourd’hui tout le sérieux d’un programme de gouvernement : c’est dire l’état du pays quand ce qui fut dérision se mue en nécessité politique.

Car dans un pays qui taxe tout et tous, même les morts, sans modération, la question du consentement à l’impôt devient pressante. L’impôt n’est légitime que s’il sert à financer des services publics. C’est même écrit à l’article 34 de la Constitution. Mais avec un État qui se délite de toute part, la vraie question, celle qui mit le feu aux Gilets jaunes, est bien « où va le pognon ? »

Avec la moitié du produit intérieur brut (PIB) prélevé en impôts et taxes divers et des dépenses publiques qui approchent les 60 % du PIB, l’État est le grand débiteur du peuple français. On a beau s’offusquer de la portion prise par l’État qui est partout, les Français ne semblent pas voir qu’on leur a confisqué leur liberté quand être Français en France a un prix si élevé.

La nature de la fiscalité a changé. Alors qu’il était légitime que chacun paye en proportion de ses moyens, qui reflètent plus ou moins sa consommation de services publics, de bonnes âmes ont imaginé une contribution progressive, c’est-à-dire non plus comme le...

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