Démocratie minoritaire : l’alternance nouvelle bafouée
CONTRIBUTION / OPINION. Embourbé dans une alternance factice entre un centre-droit et un centre-gauche, tous deux européistes, le pays peine à franchir un nouveau cap politique. Encore une fois, les manœuvres politiciennes ont eu raison de la voix des invisibles.
Adolescent, j’ai vécu l’alternance à gauche en 1981. Ce fut une explosion de joie, enfin le peuple prolétaire allait exister et sortir de la gouvernance de droite qui durait depuis des décennies. Les petites gens sabraient le champagne, souriaient, klaxonnaient dans les rues, brandissaient le drapeau tricolore. Enfin, l’espoir…
Mais au bout de deux ans, en 1983, le tournant de la rigueur fut pris sous l’impulsion d’Attali et ses sbires mondialistes. Le mot « crise » devenait une antienne lancinante, mais on espérait toujours aux lendemains politiques et économiques qui chantent. Alors, l’alternance démocratique entre la droite et la gauche semblait donner au peuple une bouffée d’oxygène. Et puis il y a eu le référendum de 2005, le « non » des Français à la constitution européenne, car les gens avaient bien analysé le texte et compris que les mâchoires de Bruxelles enserreraient le pays. Et la première énorme fracture démocratique eu lieu à peine trois ans plus tard, lorsque Nicolas Sarkozy et les chambres votèrent un texte quasi-identique contre le peuple !
Les Français n’ont cessé de subir de fausses alternances avec des mondialistes qui défendaient la même politique. Cette France périphérique des gens ordinaires, des provinces comprenait qu’elle était flouée et souffrait d’un déclassement social de plus en plus insupportable : là-bas à Paris, on ne les représentait plus et même on les méprisait – ceux qui roulent en diesel et fument la clope !
Une politique de bourgeois mondialistes des métropoles entraînait le peuple malgré lui vers une souffrance de plus en plus marquée dans cet abandon (comme l’officialisera le Think tank Terra Nova en 2012 en proposant de rejeter les classes ouvrières au profit des banlieues : le peuple des tours contre le peuple des bourgs. Tout devenait clair pour les gens dépossédés de leur destin : immigrationnisme débridé, insécurité, salaires bas, vie de plus...