Derrière les pleurnicheries sur le 49.3, la lâcheté politique
CONTRIBUTION / ANALYSE. L'exécutif de la seconde mandature Macron s'est fait une spécialité de dégainer l'article 49.3 pour couper court aux débats autour du vote de ses propositions de loi. Cependant, explique Régis de Castelnau, le problème ne réside pas dans l'article 49.3, création du général de Gaulle, mais dans l'incapacité des oppositions à s'entendre.
Depuis maintenant depuis un peu plus d’un an, c’est-à-dire depuis l’élection de l’Assemblée nationale consécutive à la réélection d’Emmanuel Macron au scrutin présidentiel de 2022, il se joue un drôle de ballet politique autour de l’article 49-3 de la Constitution. En voyant les résultats, qui ne lui accordaient cette fois-ci qu'une majorité relative et non absolue, le président aurait dit à son entourage : « on entre dans le bizarre ». Une manière de dire que le temps du système mis en place par Lionel Jospin en 2002, qui transforma le scrutin législatif en désignation d’une bande de godillots au service du chef de l’exécutif pour appliquer son programme, était mis entre parenthèses ? Le scénario n'était certes pas tout à fait le même qu'en 2017, où une majorité macroniste massive à base d’amateurs incompétents, méchamment (mais justement) caricaturés en "Playmobils", validaient tout ce...