DGSI : Nicolas Lerner victime d’une hémiplégie idéologique
CONTRIBUTION / OPINION. Dans un récent entretien, l’actuel directeur du renseignement intérieur a mis dos à dos les violences d’extrême gauche et d’extrême droite. S’il mentionne les deux, le patron de la DGSI fait preuve de trop d’indulgence vis-à-vis des premiers, estime notre lecteur.
Dans un entretien au Monde du dimanche 9 juillet, Nicolas Lerner, directeur général de la sécurité intérieure (DGSI), décrit les nouveaux profils de terroristes potentiels. « Si le risque d’attaque djihadiste reste la principale menace, il s’inquiète de la banalisation du recours à la violence à l’extrême droite » et d’une « tentation accrue de la violence à l’ultragauche. » On ne peut pas lui reprocher d’alerter ou d'informer les Français sur l’état des risques, mais pourquoi maintenant et pourquoi mettre le focus sur le risque terroriste d’ultradroite, en minimisant la violence et le terrorisme de l’ultragauche que subissent réellement et régulièrement les Français. Le patron de la DGSI s’expose à la critique de détournement d’attention et d’hémiplégie idéologique, de diversion afin de désamorcer l’état de sidération des Français après les émeutes urbaines généralisées qu’ils viennent de connaître.
La montée en puissance de l’ultra-droite, mais seulement la « tentation » accrue de la violence à l’ultragauche
Le risque de violence de la part de l’ultradroite est réel et peut s’expliquer par le manque d’autorité de l’État concernant l’immigration, la lutte contre la délinquance, le communautarisme islamiste et la défense de la laïcité, mais aussi par son manque d’autorité face aux violences de l’ultragauche. Mais est-ce vraiment la principale menace pour la sécurité du pays après le risque djihadiste ?
La menace terroriste est globalement en baisse, nous dit-il, mais aussi en forte mutation, avec une « tentation » accrue de la violence à l’ultragauche. Le terme de « tentation » à l’extrême gauche employé par Nicolas Lerner est pour le moins anachronique au vu des manifestations violentes des black blocs, des « antifas » les plus fascistes que l’on ait connus ces dernières années, et autre « soulèvement de la terre » à Sainte-Soline, véritable mouvement subversif. Tous ces mouvements liés peu ou prou à l’ultragauche anarchiste, libertaire et autonome, dont La France insoumise (LFI)...