Putsch au Niger : Macron et la DGSE se tirent entre les pattes
ARTICLE. 26 juillet, putsch à Niamey, la capitale du Niger. La France semble prise de court. La faute à un manque de renseignements de la part de la DGSE ? C’est à peu près le narratif officiel du côté de l’exécutif. Mais les intéressés ne semblent pas tout à fait de cet avis.
La Macronie, c’est le règne de la petite phrase, glissée l’air de rien à un journaliste et présentée sous les roulements de tambour comme ce que le jargon de la presse appelle une « exclu ». Ici on doit – et c’est souvent le cas – la révélation au Canard enchaîné, dans son édition du mercredi 2 août. « Après le Mali, le Niger, ça fait beaucoup ! », aurait sifflé Emmanuel Macron, furieux contre la DGSE (Direction générale de la sécurité extérieure), et plus spécifiquement, contre Bernard Émié, son patron depuis maintenant six ans, qui n’aurait « rien vu venir ». Sauf que voilà : la DGSE aurait effectivement anticipé le chaos causé par le putsch déclenché le 26 juillet par le général Abdourahamane (dit « Omar») Tchiani. En janvier, déjà, avec une note qui fera dire quelques mois plus tard à un ministre (anonymisé par le Canard) : « Soit on est tous bêtes, soit la note était incompréhensible. » Nous nous abstiendrons de trancher cette déclaration.
Et puis il y a la veille du coup, le 25 juillet. D’après deux sources internes au service de renseignement et citées par le reporter spécialiste des questions internationales Georges Malbrunot : « Quelques heures avant le coup d’état, la DGSE a conseillé au pouvoir français d’installer des membres des forces spéciales au palais présidentiel à Niamey, mais la réponse a été non. » La raison ? « Ça va être interprété comme du colonialisme. On ne peut pas rester dans la Françafrique. » Autrement dit, à en croire les sources, nous sommes face à un flagrant délit d’inaction de la part du chef d’État. « L’option de la DGSE était de sécuriser le palais. Mais des diplomates ont répondu : il y aura des émeutes en ville. Macron n’est pas content de la DGSE car il n’a pas eu d’anticipation. Mais on...