sociétéMédias

D’une peur à l’autre : la France d’Argan et de la télévision

OPINION. Du Covid-19 à la menace de pénurie en passant par la guerre en Ukraine ou le réchauffement climatique, dans le discours médiatique, une peur en chasse une autre.

/2022/09/BORNE-MEDIAS


« L’heure est grave ! », déclarait, peu après sa nomination en tant que Premier ministre, Élisabeth Borne, le visage encore plus fermé qu’à l’ordinaire. Et l’on pouvait imaginer le pire : une déclaration de guerre, une invasion de sauterelles, un tremblement de terre de force, sept sur l’échelle de Richter, une attaque d’extra-terrestres qui boivent de l’huile de vidange… Non ! L’assemblée venait de rejeter le rétablissement du pass pour les voyages « extra-hexagonaux ».

Cette réaction en disait long sur le culte de la peur dont ce pouvoir à la remorque de la technocratie européenne a fait une méthode de gouvernement. Machiavel disait que celui qui contrôle la peur des gens devient le maître de leurs âmes. Pour asservir les gens, le macronisme et ses médias aux ordres ont créé un monde d’Argan, le malade imaginaire de Molière, qui vit dans une peur déraisonnable.

L’épisode du Covid avait mis les Français sous coma artificiel : vaccinés, revaccinés, masqués, cloîtrés chez eux, les Diafoirus des médias les ont tenus quotidiennement dans l’angoisse, soumis aux diktats d’un conseil scientifique fantoche. Comme Argan, chaque individu, transformé en hypocondriaque, se devait du matin au soir de se tester, et de mener une vie d’ordonnances et de pharmacies, parqué et gardant la distance dans les files d’attente des magasins où des caissières agitaient leurs drapeaux pour leur dire qu’ils pouvaient passer. Et certains, un peu plus lucides, disaient : « Vous ne voulez pas attraper le Covid ? Éteignez la télévision ! »

Une peur immense, irrationnelle, rythmée à longueur de semaine par les duettistes Castex et Véran, jusqu’à ce qu’enfin, celle-là s’épuisant, une autre la remplace, avec l’épouvantail Poutine et la guerre en Ukraine. Plus de malades emportés sur des brancards, uniquement des images de bombes et d’immeubles en ruine… Et Macron bientôt réélu, malgré son impopularité, car disait-on : « Avec cette guerre, ce n’est...

Vous aimerez aussi