ÉcoleÉducation nationale

Éducation : bienvenue dans un système parfait !

CONTRIBUTION / OPINION. Le niveau scolaire dégringole, l’autorité s’effondre, le métier de professeur n’attire plus personne. Mais à en croire le gouvernement et la plupart de l’espace médiatique, il n’y a rien à changer.

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Nicole Belloubet visite une classe de l ecole elementaire de Lanta pres de ToulouseCrédits illustration : © FRED SCHEIBER/SIPA


« L’éducation, ce n’est pas remplir un vase, mais allumer un feu » Victor Hugo.

J’ai assisté à une de ces réunions obligatoires, où on nous demande de valider « le fameux livret de compétences », dans l’Éducation nationale. Et je m’interroge, bien que ce ne soit pas de rigueur, puisque de toute façon, cette validation sera une « obligation », à côté d’autres, surajoutée à un ensemble de tâches subsidiaires qui, petit à petit, et mis bout à bout, forment un grand ensemble, qui doit bien lui-même — ainsi que « les poupées russes » — se subordonner à une logique spécifique, qu’on nous demande d’entériner ou de cautionner implicitement…

Déjà, ce qui me questionne, en « chercheuse de sens » certes, c’est le fait qu’il n’y ait à présent aucune concertation possible ni information significative autour de ce livret. C’est une « obligation ». Soit de celles qui nous somment d’obéir, soit la seule chose que je sais en tout cas, c’est que dans les établissements dits « Ambition Réussite » — sans ironie aucune ! —, c’est-à-dire dans les lieux de « prévention violence » et les zones qualifiées autrefois d’« éducation prioritaire », ces livrets avaient été imposés à des établissements dits « pilotes » et refusés par certaines équipes éducatives, car ne faisant pas sens et s’avérant pis que décalés par rapport aux moyens à mettre en œuvre véritablement et à la réalité vécue. Ces fameux livrets, nous dit-on, auraient d’ailleurs été depuis réécrits. Mais réécrits, par qui ? Par les mêmes enseignants qui se sont révoltés contre ces « procédures d’évaluation » ?

Ensuite, ce qui me gêne, quand bien même on pourrait toujours trouver ou créer du sens dans tout type d’évaluation (ou le contraire), c’est le fait que d’emblée, directement, les statistiques doivent diriger ladite évaluation. Sans fausse pudeur, me direz-vous !

En effet, on nous demande, en passant, de valider 80 pour cent des élèves, et ce...

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