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Éducation nationale : pour tous nos renoncements (partie 2)

CONTRIBUTION / OPINION. Dans ce triptyque, notre lecteur passe en revue les différentes facettes de l’Éducation nationale sur lesquelles le pays a courbé l’échine. Après les institutions, le constat d’un renoncement social..

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La IIIe République veut favoriser l’accès à l’école : elle sera dès lors gratuite, obligatoire et laïque. Gratuite, pour que les pauvres puissent fréquenter l’école. Obligatoire, en partie pour limiter le travail des enfants trop jeunes. Tout ne se fera pas en un jour. La discipline en classe est stricte, les classes chargées, les enseignants admirés, craints ou provoqués, mais respectés tout de même. Avant tout, on veut former des groupes classes, des citoyens éclairés et les états d’âme de l’individu sont bien secondaires. Peut-être trop, dira-t-on plus tard. L’école et le maître sont alors au centre du projet social et civilisationnel de la troisième République.

Aujourd’hui, l’école est toujours obligatoire, gratuite et laïque. La discipline en classe n’est plus (aussi) stricte voire plus du tout stricte, les classes toujours chargées, les enseignants souvent méprisés, dévalorisés ou provoqués et de temps à temps respectés. Mais, on ne veut plus former de groupes-classes, l’individu est roi et ses états d’âme priment sur le collectif. La classe est une micro-société ; le message envoyé est clair : l’enseignant doit prendre acte de l’existence de l’individu-élève. Il n’est plus en construction, il est déjà construit. Un individu débordant de droits et ayant le moins possible de devoirs et de contraintes. Une liberté qu’on n’ose plus contraindre sous peine d’être désavoué, banni ou « disliké ». La République doit désormais s’adapter à l’individu-roi et on laisse les professeurs en première ligne dans cette lutte de tranchées : professeurs VS élèves. L’école et le maître ne sont plus au centre du projet social et civilisationnel de la République : on veut toujours former officiellement des citoyens éclairés, mais le projet social a du plomb dans l’aile et la civilisation est déclinante. L’économie globalisée est passée par là et l’élève consommateur est plus intéressant, plus utile. Jadis, enceinte consacrée au savoir et...

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