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Énergie : des ministres antagonistes pour contenir la dépense ?

CONTRIBUTION / OPINION. Le nouveau Premier ministre n’a pas encore prononcé son discours de politique générale que l’on envisage déjà les difficultés qu’il rencontrera à établir une politique énergétique cohérente et bien financée.

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Crédits illustration : ©ISA HARSIN/SIPA


La dynamite que tout gouvernement français est désormais tenu de manipuler avec d’extrêmes précautions c’est la dette. Or, personne ne peut croire aujourd’hui à l’existence d’une dépense publique n’impactant pas ou peu l’abyssal endettement national. La lucidité sur le caractère mortel de ce dernier ne peut donc qu’inciter tout gouvernement à fermer autant que faire se peut le robinet de la dépense, la prophylaxie économique la plus directement accessible et garante de résultats dans les meilleurs délais. Certes, mais on se demande bien quel gouvernement survivrait plus de quelques semaines à la tentative de faire supporter à la population française les effets secondaires de cette souhaitable thérapie préventive.

Sans aller jusque là, il n’est pas dit que le gouvernement Barnier ne parviendrait pas à subsister jusqu’à la prochaine dissolution s’il recourait à la stratégie suivante d’enfumage de la vie publique et des institutions, destinée à masquer une certaine austérité : adopter le profil bas lui permettant de franchir l’épreuve du budget, puis perdre l’activité gouvernementale dans d’interminables négociations interministérielles et procédures d’arbitrages budgétaires suscitées par des ministres recrutés à dessein pour leur propension à entretenir médiatiquement et sur la durée l’instruction de ces négociations et de ces procédures. Exploiter délibérément pareille neutralisation mutuelle d’ambitions antagonistes serait en effet un moyen de gouvernance comme un autre de protéger l’État contre les dépenses exigées par la situation sociale, mais dont ce dernier n’a plus les moyens.

Ces dépenses devraient répondre aux préoccupations populaires les plus prégnantes allant à une sécurité et à un ordre publics que les ministères de l’Intérieur et de la Justice sont chargés de garantir sous une pression migratoire devenue insupportable. Les Français aspirent également à une transition écolo-énergétique largement survendue et frelatée, de même qu’à une réindustrialisation du pays que leur niveau de vie aux abois appelle à son...

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