Ecriture Inclusiveiel

« Iel » : quand le militantisme s’attaque au patrimoine linguistique

OPINION. Plus qu’une simple victoire militante, l’arrivée du pronom « iel » dans le dictionnaire Le Robert constitue une nouvelle offensive contre la langue française, déjà suffisamment malmenée par notre époque.

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Il est arrivé, ce pronom stupide, le « iel », celui de l’interdétermination sexuelle, comme pour officialiser dans la langue française, ce combat militant voulant nier que l’on naisse homme ou femme, et finalement, pour faire passer l’idée chère à ces extrémistes qu’en définitive, dans chaque garçon, une petite fille sommeille, et que l’indétermination pour existante, mais minoritaire qu’elle est, exigeait qu’elle obtienne sa reconnaissance grammaticale.

L’idée est évidemment aussi militante que navrante, mais c’est surtout sur le patrimoine que représente une langue, un patrimoine à défendre et non à bousculer, un patrimoine à enseigner et non à laisser se déliter, que je souhaite m’exprimer. On écrit en mode SMS, on ne parle plus avec ce beau passé simple, ou même à l’imparfait, devenus vestiges d’une époque révolue, mais dans un présent mal orthographié (car l’orthographe aussi est devenue obsolète) ; le présent, l’immédiateté, l’instant, qui correspond si bien à notre époque où se projeter dans le passé est un archaïsme, et dans le futur une hérésie, le « no future » étant passé par là. On interdit des mots comme celui de « mademoiselle » que je trouvais élégant, courtois, et qui, paraît-il, était le symbole de ma propension à dominer sexuellement la gent féminine. Je n’ai pas encore trouvé le fondement du raisonnement, mais la chose fut entendue.

Une langue avec une multitude d’outils, de mots, de règles, de variantes, multiplie les possibilités d’exprimer des opinions profondes, des sentiments subtils, des beautés différentes, des odeurs variées, de variétés d’aspects, de formes ou de nuances de couleurs : Bref, c’est une richesse ! Et c’est une richesse que nous acceptons de perdre, et qui est partie prenante de notre héritage culturel et de notre identité nationale.

Or, dans le même temps que nous abandonnons des outils, nous avons accepté des anglicismes. Et si nous ne les utilisons...

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