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Il faut être absolument amish

OPINION. Malgré le dernier rapport alarmant du GIEC publié récemment, l’action politique semble encore timide, tiraillée entre l’écologie et les objectifs de croissance. Mais selon notre abonné, il n’est plus question de compromis : nous devrons forcément simplifier notre mode de vie...

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Lorsqu’on interroge les Français pour savoir si le gouvernement « en fait assez pour l’écologie », la réponse est toujours négative. Mais dès qu’il fait quelque chose, personne n’en veut : les pauvres descendent dans la rue, les riches actionnent leurs lobbies et leurs élus. En fait, ce gouvernement n’est ni pire ni meilleur que ceux qui l’ont précédé, il considère l’écologie comme une variable d’ajustement : on n’en fait pas « quoi qu’il en coûte », parce que cela serait une question de survie pour le peuple, accessoirement pour l’humanité. On n’en fait, au contraire, qu’à la condition qu’il n’en coûte rien ou qu’il en coûte peu, de préférence très peu. Car ce qu’il faut assurer en priorité, c’est la croissance, l’emploi et le pouvoir d’achat. Et, depuis un an et demi, la santé des Français face à la pandémie. Mais pas l’écologie, c’est en cela qu’elle est une variable d’ajustement.

L’idéal est de pouvoir l’associer, sans que cela gêne, avec le reste : développement durable, croissance verte, écologie non punitive, écologie des solutions. Ça donne envie. On entend ainsi qu’avec la voiture électrique, le développement des éoliennes ou la production d’hydrogène d’origine nucléaire, bref avec ce que l’on appelle aujourd’hui la décarbonation de l’économie, couplée avec l’isolation des bâtiments, l’économie circulaire, une agriculture urbaine et une nourriture moins carnée, nous irions vers un modèle de développement soutenable et compatible avec une population moyenne de 8 à 9 milliards d’individus, selon les hypothèses « basses » des démographes, entre les années 2020 et la fin du siècle. Est-ce réaliste ? Ces propositions, qui se présentent comme autant de réponses pragmatiques aux problèmes environnementaux, n’ont en réalité qu’une seule logique, qui en constitue le principe utile : celle de ne remettre en cause ni notre niveau de consommation de biens et de services, en particulier celui des pays riches, qu’il s’agirait...

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