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Immigration : encore un effort, Monsieur Le Bras ! (partie 1)

OPINION. Malgré quelques prises consciences salutaires, l’historien et démographe Hervé Le Bras, dans son dernier ouvrage Il n’y a pas de Grand remplacement (Grasset), persiste à nier l’essentiel du problème démographique causé par l’immigration en France.

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« Il n’y a pas de grand remplacement », tel est le titre, pour le moins péremptoire, du dernier opus commis par Hervé Le Bras (HLB dans la suite de cet article). Pour parvenir à cette conclusion, l’auteur s’efforce tout au long de l’ouvrage de « noyer le poisson » quant à l’importance des flux migratoires. Par les questions qu’il esquive (ses angles morts en quelque sorte), plus que par les sujets qu’il aborde, son ouvrage est emblématique des impensés et des préjugés des tenants de la doctrine politiquement correcte en matière migratoire. Pour autant, on observe dans ce dernier ouvrage d’HLB quelques inflexions très significatives de sa position, qui méritent d’être soulignées. « Encore un effort, Monsieur Le Bras ! » serait-on tenté de lui suggérer.

Des inflexions dans le discours d’HLB qui méritent d’être relevées

HLB considère qu’il y aurait « grand remplacement » si la part des immigrés dans la population en France venait à atteindre (puis dépasser) 50 %, définition bien étriquée qui fait fi des effets démographiques de l’immigration étrangère. On la retiendra néanmoins en première approche. Le choix de cette définition conduit très logiquement HLB à privilégier — parmi tous les indicateurs statistiques disponibles — la proportion des immigrés au sein de la population, ce qui est tout à fait bienvenu, car cet indicateur est mesuré tous les ans avec une bonne précision grâce au recensement, y compris à des niveaux géographiques fins.

A contrario, le solde migratoire, évalué de manière assez imprécise, et dont la faible valeur (environ +50 000 personnes par an jusqu’en 2015, plutôt +150 000 personnes ces dernières années [1]) a longtemps servi de prétexte aux tenants du politiquement correct pour minimiser l’importance de l’immigration, se trouve désormais relégué au second plan dans l’analyse d’HLB. Il faut dire que deux publications récentes, l’une de l’Insee [2]...

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