Laurent Wauquiez est le dernier d’une liste qui ne cesse de s’allonger à avoir repris à son compte la théorie du « grand remplacement ». Le chef des députés LR, candidat malheureux à la présidence du parti, pointe « une réalité démographique ». La gauche, vent debout contre une théorie qualifiée de complotiste et de raciste, s'ingénie de son côté à démontrer que, la civilisation judéo-chrétienne relevant de l’imposture, il n’y aurait rien à remplacer.

Et si la vérité se situait à mi-chemin ? Le « grand remplacement », théorisé par Renaud Camus avant de faire son entrée dans la sphère politique via l’entremise d’Éric Zemmour, est aujourd’hui considéré comme une idée corrosive qui pâtit notamment de son complotisme. Pour autant, les changements qui s’opèrent dans notre société ne sauraient être éludés du seul fait de cette théorie qui fait débat. C’est là une erreur majeure de la gauche qui, dans une posture à la fois idéologique et électoraliste, refuse obstinément de reconnaître que les tendances démographiques menacent l’existence et l’héritage de la culture française dans son acception traditionnelle.

La culture française remise en question

L’existence même d’une culture française est désormais contestée tant d’un point de vue conceptuel que dans les faits. Cette menace n’est désormais plus un tabou et émane parfois du sommet de l’État. Ainsi d’Emmanuel Macron qui déclarait en 2017 : « il n’y a pas une culture française, il y a une culture en France et elle est diverse » ou encore « l’art français, je ne l’ai jamais vu ». Le président de la République sacrifiait ainsi une histoire culturelle riche de bien des siècles sur l’autel d’une vision de l’instant, celle d’un territoire où plusieurs populations cohabitent. Cette négation de l’héritage culturel français va de pair avec une posture internationale qui, à grand renfort de cérémonies mettant en scène la repentance éternelle d’une France qui...