« Joyeux Noël » sous les bombes
CONTRIBUTION / OPINION. Ce 24 décembre, comme au siècle dernier, des soldats passeront Noël sur le front, sous la menace des bombardements, leur destin entre les mains de leurs dirigeants.
Après le visionnage du film de Dany Boon, Joyeux Noël, je n’ai pu m’empêcher de faire un parallèle entre la guerre de 1914-1918, avec les horreurs des conflits entre Israël et Gaza, et la Russe et l’Ukraine.
Alors, trois armées se faisaient face, à Verdun, en 1914, envoyées à la boucherie par le Kaiser d’un côté et les Premiers ministres anglais et français de l’autre, sous le couvert d’une supériorité militaire, entretenue par les hauts dignitaires des trois camps !
Sous la mitraille arrivent les fêtes de Noël, entourées de cadavres. Soudain résonnent dans la nuit une cornemuse écossaise et le chant des soldats, sidérant les autres combattants. Aussitôt les Prussiens ornent leurs tranchées d’arbres de Noël décorés, cadeaux du Kaiser afin de stimuler ses fantassins.
Et le calme tombe tout à coup sur le champ de bataille, la paix s’instaure entre les condamnés aux massacres, sortant de leurs trous à rats, sympathisants, échangeant des cadeaux, des souvenirs heureux, s’offrant des boisons enivrantes qui les poussent à la fraternité.
Une messe de minuit commune est célébrée par le prêtre écossais, enluminée de chants allemands d’une cantatrice et de son amant, ténor de l’opéra de Berlin. Et les chants de Noël sont repris à l’unisson, dans la fraternité des peuples aspirant au bonheur.
Lorsque la fête est finie, après le retour de chacun vers son mouroir, les adieux réciproques et les souhaits de survie, arrivent les sanctions !
Le représentant de la hiérarchie religieuse écossaise, l’évêque, vient condamner l’officiant à retourner en Écosse, pour indiscipline, et célèbre à son tour une messe glorifiant les meurtres des ennemis, comme un ordre divin. Le général français vient menacer le Capitaine responsable de sa troupe, de la peine de mort pour haute trahison face à l’ennemi, et le représentant du Kaiser annonce à ses combattants...