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La dissolution : le bouclier anti-Le Pen de 2027 ?

CONTRIBUTION / OPINION. La crise politique s’approfondit et les options du président Macron se referment : ni un remaniement où il sacrifierait Élisabeth Borne ni un référendum plébiscitaire ne pourraient l’en sortir. Il ne lui reste que la dissolution, pour instrumentaliser une possible cohabitation avec le RN et conjurer son inévitable élection en 2027.

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Gérald Darmanin, défait comme jamais après le vote de la motion de rejet de sa loi, offre sa démission à Emmanuel Macron dans un rare moment de lucidité politique. Mais, parce que Macron est le seul juge de ce qui est, ou n’est pas, un échec, il la refuse : le « pas de vague » mortifère atteint maintenant jusqu’au gouvernement. Il n’aime pas se faire imposer ses choix. Alors il garde Darmanin aujourd’hui comme il a gardé Élisabeth Borne hier, après la séquence calamiteuse des retraites. Il est vrai qu’à côté d’un tel Premier ministre, le départ de Darmanin aurait suscité chez le président un grand sentiment de viduité. Comme Borne n’était pas à l’Assemblée le jour du vote fatidique, on n’a pas revu ses sourires goguenards comme lorsque Éric Dupond-Moretti traitait les soutiens de Marine Le Pen de « nazillons ». N’excluons pas qu’elle en ait eu un, forgé par les déboires de son turbulent ministre de l’Intérieur qui lui fait tant d’ombre.

Cette fois, Macron n’a pas regretté qu’il eût dû « se mouiller plus » comme il le fit au lendemain d’une motion de censure contre les retraites qui passa si près de son but. Peut-être Darmanin pense-t-il d’ailleurs que le président aurait au contraire dû se mouiller un peu moins et se dispenser de chanter les louanges de la politique d’asile sans limites de la France, à l’occasion de la célébration de la Déclaration universelle des droits de l’Homme et du citoyen la veille du vote.

Tout juste le Landerneau politique a-t-il compris que les ambitions de Darmanin viennent d’arriver provisoirement à leur terminus. Envolés les rêves de Matignon ! Envolés aussi, certainement, les rêves d’être adoubé en dauphin de Macron. Celui qui s’imaginait en faiseur de consensus vient de prendre une douche froide. La démonstration que le ministre de l’Intérieur voulait...

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